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Discussion: [Topic Niko KOVAC]

  1. #981
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    June 2013
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    Quel entraîneur quand même. Quelle révolution il a opéré dans cette équipe de morts-vivants que nous avait laissé sur les bras JarJar Binks en si peu de temps. Les débuts n'ont pas été parfaits (il partait de loin aussi il faut dire) mais au bout du compte, il est en train de se produire exactement ce que l'on attendait de lui : remotiver les troupes, faire éclore les jeunes, proposer du jeu, jouer la qualif pour la LdC et surtout redonner du plaisir aux supporters.
    C'est un truc de fou ! Tout ça en plus en étant classe, humain, humble, passionné.
    Sous Rybo on a eu Ranieri, on a eu Jardim et maintenant Kovac. Le club et l'entraîneur semblent être taillés pour travailler ensemble. Souhaitons lui la même longévité et la même réussite que le portugais, les trous d'air et la terrible agonie en moins.
    Je me frotte encore les yeux pour y croire. C'est magique (en espérant pas porter la poisse pour ce soir ).

    (c'est pas fini mais) MERCI NIKO !!! (...et Paul, et Oleg)
    Que notre joie demeure.

  2. #982
    Favori des médias Avatar de Zekk
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    December 2005
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    Ce que je trouve le plus fou c'est la capacité à faire progresser l'équipe dans des domaines qui posent problème.

    D'abord il a instituer un fond de jeu, un état d'esprit, une dynamique collective.
    Il a fait des choix d'hommes, il a resserré le groupe, il a constitué son onze, avec des choix forts.
    Tchouaméni Fofana Golovin dans le milieu, la confiance donnée à Diop, Volland titulaire indiscutable, Disasi en base de la défense.
    Puis l'équipe était trop friable, encore marquée de sa fragilité défensive de l'année passée.

    Alors il a fait le système pour renforcer le milieu.
    Ce qui a posé des problèmes en termes d'animation offensive.

    Alors il est passé en 4-4-2 pour mieux épauler Ben Yedder.
    La encore il fait des choix fort en faisant passer Diop/Golovin de relayeurs à milieux offensifs gauche.
    Il installe Caio Henrique à gauche. Il maintient Badiashile, alors en difficulté, tout en gérant Maripan pour le maintenir dans le groupe.
    Mais les adversaires ont vite pu contrer cette tactique trop rigide.

    Alors il est passé au 4-4-2 qui se meut en 3-4-3 en phase offensive.
    Le succès a été au rendez vous, on est devenu la meilleure équipe de L1 et une des plus offensive.
    Sidibé, Maripan, peu utilisés reviennent dans le onze et sont très bons. Il a son onze type clairement défini mais ne placardise pas des mecs comme Aguilar, Disasi, Jovetic.
    Mais on prenait encore trop de but, avec une défense et un gardien pas assez décisifs.

    Alors il a renforcé son 3-4-3 en y ajoutant un central et en tenant les milieux plus proches de la défense.
    Depuis on est la meilleure défense de L1. Retour en force de Disasi et Jovetic.
    Mais on avait aussi un peu perdu l'allant offensif qui faisait notre force.

    Alors il a modifié son onze type, en intégrant de nouveau profil.
    Depuis on est sur deux 4-0 consécutifs, c'est à dire qu'on prend plus de but et on marque à nouveau.

    Bref on a vraiment l'illustration du travail d'un coach qui cherche la bonne formule en permanence, qui fait des essais, qui se remet en cause.
    Il fait évoluer les choses, que ce soit tactiquement ou dans le choix des hommes.
    Il gère son groupe de main de maitre et tous les joueurs suivent, concernés et appliqués.

    Quand on compare avec un Garcia par exemple, qui s'entete dans un schéma défini ab initio, ce qui le contraint à exclure totalement certains de ses bons éléments, lesquels décrochent et finissent par être mauvais quand finalement en desespoir de cause...
    Ou meme un Galtier qui est bon mais qui a un schéma quand meme très fixe, dans lequel il interchange les joueurs, mais qui donne parfois le sentiment de s'essouffler sans que Galtier n'arrive à se renouveler.

    Pour moi c'est clair et net, Kovac est bien le meilleur coach de L1, et de loin.

  3. #983
    Favori des médias Avatar de Kouloukoukou
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    Le recrutement de Mitchell dans le domaine sportif sont pour moi les éléments les plus importants. A mon avis, grâce à leur nombre et à leurs missions bien spécifiques, ils permettent à l'entraîneur de toujours avoir des solutions intéressantes et à ne jamais se satisfaire d'un contenu.

    Pour moi, sans eux, Kovac serait bien moins efficace. Leur présence et leur professionnalisme permet de toujours lui offrir des cartouches supplémentaires et un regard extérieur.

    Et puis, le combo des deux est évidemment parfait. T'as Kovac qui est très exigeant, très professionnel, qui se montre assez perfectionniste et derrière, t'as des personnes qui lui permettent de le devenir encore plus et de lisser ses faiblesses. Ainsi, dans la gestion du sportif, t'as que des bosseurs compétents et ça résume surtout le professionnalisme que devrait avoir chaque club pro.

    Personnellement, cette saison et le management de Mitchell et le travail de Kovav ont complètement changé ma vision du rôle de l'entraîneur au football.

  4. #984
    Débarque au club
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    March 2021
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    Vous savez ce que j'aime surtout chez Kovac ? C'est qu'il crée le résultat non à partir des millions dépensés pour acheter de nouveaux joueurs (comme Conte ou Guardiola). Avec Kovac, tous les joueurs du club progressent méthodiquement. Ouvrez transfermarkt, on voit que chaque joueur de Monaco a augmenté sa valeur sur le marché. Sans doute pour jouer l'Europe il nous faudra un renforcement, on peut pas jouer avec la même compo deux année d'affilée. Mais maintenant, je comprends qu'on ne doit pas gaspiller des dizaines de millions d'euros pour les nouveaux joueurs. Il nous faut des gars travailleurs et disciplinés qui sont prêts à accomplir rigoureusement les instructions du coach. Dans les conditions de crise financière qui continue dans le foot français, notre entraîneur, notre directeur sportif et nos dirigeants sont des garants de stabilité et du bien être économique. Et pour les titres et les gains sportifs, on les verra, c'est sûr. Je dois avouer que je n'étais pas tellement optimiste au début de la saison, mais nos résultats cette année ont dépassé mes attentes. Et le jeu de l'équipe qui prouve en outre que notre position dans le classement n'est pas due au hasard

  5. #985
    Avatar de giancarlo
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    Citation Envoyé par Samuel Diao Voir le message
    Vous savez ce que j'aime surtout chez Kovac ? C'est qu'il crée le résultat non à partir des millions dépensés pour acheter de nouveaux joueurs (comme Conte ou Guardiola). Avec Kovac, tous les joueurs du club progressent méthodiquement. Ouvrez transfermarkt, on voit que chaque joueur de Monaco a augmenté sa valeur sur le marché. Sans doute pour jouer l'Europe il nous faudra un renforcement, on peut pas jouer avec la même compo deux année d'affilée. Mais maintenant, je comprends qu'on ne doit pas gaspiller des dizaines de millions d'euros pour les nouveaux joueurs. Il nous faut des gars travailleurs et disciplinés qui sont prêts à accomplir rigoureusement les instructions du coach. Dans les conditions de crise financière qui continue dans le foot français, notre entraîneur, notre directeur sportif et nos dirigeants sont des garants de stabilité et du bien être économique. Et pour les titres et les gains sportifs, on les verra, c'est sûr. Je dois avouer que je n'étais pas tellement optimiste au début de la saison, mais nos résultats cette année ont dépassé mes attentes. Et le jeu de l'équipe qui prouve en outre que notre position dans le classement n'est pas due au hasard
    Pas tous, j'ai fait un point justement à ce sujet

    ici

    https://www.asm-vizu.net/showthread....=1#post1176410
    Faut pas se laisser gagner par l'euphorie de croire que l'on est un homme important Louise Attaque

  6. #986
    18ème homme
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    Citation Envoyé par Butch Voir le message
    (c'est pas fini mais) MERCI NIKO !!! (...et Paul, et Oleg)
    C'est vraiment important de citer ce trio Kovak / Mitchell / Petrov. C'est parce que les trois regardent dans la même direction que notre projet de reconquête fonctionne. Les trois ce sont donnés du temps. Pas de folie / révolution au mercato d'hiver (rappelez l'ambiance du vizu à cette période), Oleg et Paul ont renouvelé leur confiance à ces jeunes menés par Niko. Les mois suivants leurs donneront raison.

    Très heureux d'avoir ces trois-là dans l'organigramme !

  7. #987
    ex julininho Manager à l'anglaise Avatar de Ju'
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    Longue interview de Kovac dans l'Equipe Magazine

    Spoiler:

    ENTRETIEN

    « SI JE CRIE QUAND JE SUIS EN COLÈRE ? OUI » PAR ANNE-SOPHIE BOURDET, À MONACO

    Arrivé à Monaco l’été dernier, le Croate NIKO KOVAC a replacé l’équipe du Rocher sur le devant de la scène. L’ancien entraîneur du Bayern Munich a mis sa patte de formateur sur la deuxième plus jeune équipe du Big 5 européen. Sur la base de valeurs fortes.

    Joueur, Niko Kovac était étiqueté « rugueux », pas vraiment du genre à cueillir des pâquerettes sur la pelouse pour les offrir à l’adversaire, plutôt à les semer sur sa dépouille. Ce samedi-là, au stade Louis-II, l’entraîneur de l’AS Monaco a laissé son âpreté légendaire au vestiaire, et peut-être même aux archives. Il sourit beaucoup. Il plaisante souvent. Il ponctue régulièrement l’interview, avec une fierté presque enfantine, de mots de français à propos desquels il guette une approbation non plus de journaliste, mais de professeur. « Vous savez, j’ai placardé une carte de France dans mon bureau et j’apprends où se trouvent les villes. » À bientôt 50 ans, Niko Kovac revendique encore l’apprentissage permanent mais au quotidien, l’ancien international croate (83 sélections) enseigne depuis l’été dernier le football à la deuxième plus jeune équipe des cinq grands Championnats européens (derrière l’AC Milan). Un changement d’horizon apprécié après les mois plus tumultueux (avril 2018-novembre 2019) à gérer les grands noms du Bayern Munich et leurs ego proportionnels, une période sur laquelle il n’aime guère s’épancher. Le voilà nettement plus disert sur le rouge et blanc monégasque dont il s’emploie, pour le moment avec succès, à redorer le blason. Quatrième de L1 à quatre points de la première place, deuxième meilleure attaque du Championnat, toujours en lice en Coupe de France, Monaco impressionne cette saison et Kovac a des choses à en dire. Toujours guerrier dans le mental, mais nettement plus princier dans le style.

    Pour comprendre Niko Kovac, il faut déjà s’arrêter à la signification de ce nom en croate...

    Kovac est un des noms les plus répandus en Croatie, il signifie littéralement « forgeron ». Cela me caractérise bien en effet, je suis un travailleur, un dur au mal. J’étais un laborieux quand j’étais joueur (près de 500 matches pro au poste de milieu défensif, essentiellement en Allemagne, au Hertha Berlin et au Bayern notamment). Je suis un laborieux comme coach et aussi en tant qu’individu. Toujours travailler très dur (en français). Je suis né dans la banlieue ouest de Berlin en 1971, après que mes parents ont migré en Allemagne. J’ai grandi dans un quartier ouvrier de la ville, c’est en moi. Quand vous arrivez de Croatie, sans rien connaître de la langue ni du pays, il faut travailler dur pour faire votre place dans la société allemande. J’ai toujours aimé le combat, c’est dans mon ADN, j’ai 49 ans et je continue à me battre.

    Comment transmettre ces valeurs aux jeunes joueurs d’aujourd’hui ?

    En argumentant face à eux. En prenant des exemples. Bien sûr que l’époque a changé, mais on ne peut rien atteindre dans la vie sans travailler dur pour l’obtenir. L’ambition sans le travail, ça ne marche pas, ou peut-être une fois sur dix. Si vous voulez vous maintenir à un certain niveau, il n’y a que l’exigence quotidienne qui vaille, vous vous ferez dépasser par les autres, sinon. J’essaie d’expliquer aux joueurs à quel point c’est nécessaire, pas uniquement à Monaco, mais aussi dans les autres grands championnats, que ces jeunes footballeurs ont souvent envie de rejoindre. Parfois, on doit les pousser, mais en général, ils ont envie de progresser.

    « L’AMBITION SANS LE TRAVAIL, ÇA NE MARCHE PAS. IL N’Y A QUE L’EXIGENCE QUOTIDIENNE QUI VAILLE »

    Le coach de Strasbourg, Thierry Laurey, nous disait qu’il était surpris de découvrir à l’entraînement que ses jeunes joueurs n’avaient souvent pas regardé le match de Ligue des champions de la veille...

    Je suis d’accord. Quand, quelques jours avant notre match face à Nice en Coupe de France (2-0), je demande : « Vous avez regardé Nice-Nîmes ? », silence dans le vestiaire. Cela étant dit, le problème me semble plus général : les joueurs sont tellement sollicités de tous les côtés... On doit donc se voir souvent et leur montrer tout de l’adversaire, le jeu avec ballon, le jeu sans ballon. C’est leur métier, je préférerais qu’ils regardent d’eux-mêmes les matches, bien sûr certains le font, mais la plupart se sentent faciles et attendent qu’on vienne à eux. C’est notre époque, je l’accepte et, en tant que coach, je dois leur fournir toutes les données clé en main.

    À Munich, il paraît que l’une des premières choses que vous avez faites était d’apprendre les noms des joueurs du centre de formation.

    Et de l’équipe B. Quand vous travaillez dans un club comme le Bayern, les internationaux reviennent tard des rassemblements et on avait besoin de monde pour les oppositions d’entraînement. Connaître leur nom est la base du respect. J’ai essayé de faire pareil ici, même si en français ce n’était pas aussi facile pour moi. Disons qu’il m’a fallu deux semaines pour les avoir en tête, même les surnoms (rires) !

    Est-il plus difficile de réussir au Bayern qu’à Monaco ?

    Mais c’est quoi, la réussite ? On peut l’interpréter de différentes manières. Ici, c’est d’être en Europe à nouveau la saison prochaine, former de jeunes joueurs et se battre pour remporter des titres. À Munich, c’est différent. C’est le succès à la plus haute échelle. Là-bas, il s’agit plus de gagner des titres que de former des jeunes. Quoique le Covid-19 rebat les cartes : l’argent manque désormais dans le football et tout le monde essaie d’avoir les salaires les plus bas et les jeunes les plus talentueux. Quand j’y étais, le Bayern devait gagner, un point c’est tout.

    On lit partout que le Bayern est l’un des vestiaires les plus compliqués d’Europe...

    Mais c’est le cas dans le top 10 des équipes européennes, au sein de vestiaires qui regorgent d’expérience, de grands statuts d’internationaux et de contrats importants… Un grand joueur, ce n’est pas un problème, mais vingt-deux dans le vestiaire, concentrés sur eux-mêmes, avec l’envie de montrer leurs qualités et d’être titulaire… Ils les ont, les qualités, ce n’est pas le souci. Mais vous ne pouvez en aligner que onze, donc vous pouvez imaginer comment se sentent les onze autres.

    Le Bayern est-il arrivé trop tôt dans votre carrière ?

    C’est une bonne question... C’est quand, le bon moment ? On ne peut pas planifier sa vie professionnelle en ces termes. J’étais sélectionneur de l’équipe nationale (entre 2013 et 2015) à 42 ans, était-ce trop tôt ? Non. Si l’opportunité se présente, vous devez y aller. Quand j’étais joueur, j’ai bien compris que les occasions ne se présentaient pas deux fois. C’était une bonne décision d’aller entraîner le Bayern, car j’ai appris beaucoup – et l’expérience ne s’achète pas en boutique –, mais aussi parce qu’on a gagné trois titres (la Supercoupe d’Allemagne en 2018, la Bundesliga et la Coupe d’Allemagne en 2019), ce n’était pas si mal !

    « ALLER AU BAYERN RESTE UNE BONNE DÉCISION CAR J’AI APPRIS BEAUCOUP »

    Quand vous êtes parti de Munich, vous avez pris un break. Vous en avez fait quoi ?

    J’ai profité de la vie. Durant huit mois, je me suis reposé, j’ai retrouvé ma famille, qui était restée en Autriche depuis mes années à Francfort (Kovac a vécu à Salzbourg comme joueur puis coach, il a été entraîneur de Francfort entre 2016 et 2018). J’ai fait de la randonnée, du golf, du vélo… La pression était très forte à la fin de mon mandat au Bayern, il fallait tout faire redescendre. Le foot, je ne le regardais que d’un œil (rire). Je regardais les grandes affiches pour piquer des idées, progresser en tant que personne et coach. Et j’ai reçu des propositions que j’ai vite déclinées. Le foot, c’est super mais ce n’est pas la chose la plus importante dans la vie.

    Quand vous êtes arrivé à Monaco, vous avez déclaré ne pas venir ici pour le soleil. Vous n’êtes pas venu pour l’ambiance au stade non plus.

    Pour moi, le principal est d’avoir une structure saine au sein du club. Ici, il y a le président (Dmitri) Rybolovlev, il y a Oleg (Petrov, le vice-président) et Paul (Mitchell, directeur sportif), il n’y a pas trop d’interlocuteurs. Ce critère de réussite me paraît plus important qu’avoir une large communauté de supporters. Si vous regardez les grands clubs à succès, la cellule de décision est très étroite. Trois, quatre personnes maximum.

    Un club avec une communauté moins importante de supporters n’est-il pas plus aisé à entraîner ?

    J’entends que Monaco ne subit pas un environnement avec autant de pression qu’à Paris mais c’est Monaco, quand même ! Mais j’apprécie la situation car lorsqu’on a le temps de mettre en place un projet, on voit toujours les progrès arriver. De nos jours, les coaches n’ont plus de temps pour travailler. J’ai lu qu’en Allemagne, la durée de vie d’un coach est d’un an et un mois, ce n’est pas assez. Lille représente selon moi un très bon exemple de projet avec un coach installé depuis trois ans. Il n’y a pas de hasard, pas de pari fou. Juste du boulot.

    « UN DE MES COACHES M’A DIT : IL N’EST PAS IMPORTANT DE TOUT SAVOIR DANS LA VIE, IL EST IMPORTANT DE SAVOIR QUI SAIT »

    Sur quel point refusez-vous de transiger ?

    J’ai toujours un plan, une idée précise d’où je veux aller. Mais quand je vois quelque chose de mieux, je suis toujours open. J’ai connu de grands coaches dans ma carrière, dont un m’a dit ceci : il n’est pas important de tout savoir dans la vie, il est important de savoir qui sait. Tu as besoin d’avoir un staff dont chaque membre est le meilleur dans son domaine. Je ne suis pas Louis XIV, l’État, c’est moi ! (en français) Et si je me trompe, je sais m’excuser auprès des joueurs, des supporters et même des journalistes. Regardez la conférence d’après-match contre Lyon (1-4, le 25 octobre), j’ai reconnu avoir pris une mauvaise décision. On est tous humains. Par contre, je ne transige pas sur le respect et l’attitude au travail. Tant que je vois quelqu’un avide progresser, tout va bien.

    Vous êtes très souriant, mais on dit que vos colères peuvent faire trembler les murs des vestiaires…

    Si je crie quand je suis en colère ? Oui (il rit). Mais vous ne pouvez pas être dans le fracas tout le temps. Quand votre équipe joue mal, vous pouvez aborder le problème de deux façons. Contre Strasbourg (0-1, le 3 mars), par exemple, je suis resté très calme dans le vestiaire. J’ai vu les gars essayer, mais ce n’était pas notre jour. J’ai été joueur, je sais ce que c’est. Un coach doit aussi savoir accepter ça. Mais quand un jour je vois qu’ils ont besoin de ça (il mime une baffe), je le fais. Ce sont de jeunes joueurs, vous savez. Tant que le succès est là, tout le monde vient les voir en disant : « Tu dois aller jouer dans un top club, gagner plus d’argent... » Je constate alors que le comportement change un peu, et je dois resserrer les vis.

    Vous avez dit durant votre carrière de joueur : « Il faut parfois être des salauds. » En tant que coach aussi ?

    Sur un terrain, il faut tenter tout ce qui est autorisé pour gagner le match, le succès reste la pièce angulaire du foot. Chez moi, la structure est allemande, mais la passion est croate. Je peux être très passionné.

    Si on veut comprendre votre philosophie de jeu, le match contre le PSG (2-0) offre-t-il un bon résumé ?

    Le premier (victoire 3-2 à domicile, le 20 novembre) ou le deuxième (victoire 2-0 au Parc, le 21 février) ? (Rires) Tactiquement, ce match retour était une très bonne performance. Mes joueurs étaient structurés, concentrés 90 minutes durant. Mais je veux aussi qu’on réussisse avec la possession de balle (les Monégasques n’avaient eu que 25 % de possession ce jour-là). On sait faire les deux : on est la deuxième attaque de Ligue 1 en ce moment, on veut être agressifs, attractifs, rapides, se créer des opportunités... Mais il faut un bon équilibre. Notre foot est moderne et dynamique. Physiquement, nous sommes une des meilleures formations de Ligue 1 et c’est la première marche pour jouer de la manière dont nous le souhaitons.

    En Allemagne, vous avez été étiqueté coach défensif. Cela vous gênait-il ?

    Je suis arrivé en mars (2016) à Francfort, le club flirtait avec la relégation. Qui aurait pu développer un football offensif dans cette situation ? Quand tu arrives dans un club, tu dois d’abord dresser l’état des lieux des joueurs : a-t-on de la rapidité, des gabarits, de la technique ? Et après, tu te demandes ce dont tu as besoin pour survivre. On a survécu, on a même disputé deux finales de Coupe. On n’était pas uniquement défensifs. J’ai gagné un titre à Francfort (la Coupe d’Allemagne en 2018), cela faisait trente ans que cela n’était plus arrivé. Mais j’aime défendre, c’est essentiel, on voit que les meilleures défenses de Ligue 1 coïncident avec le haut du classement. À Munich, j’ai pu jouer l’attaque aussi. Mais quand vous avez une voiture qui ne dépasse pas les 100 à l’heure, vous ne pourrez pas pousser jusqu’à 150. Tout ne relève pas uniquement du coach mais aussi de son matériel.

    Vous avez dit que le football n’était pas le plus important dans la vie. Mais vous y avez introduit ce qui compte le plus pour vous : la famille, avec votre frère Robert, qui est votre adjoint à Monaco.

    C’est vrai. Je place toujours en premier ma religion (chrétienne) et ma famille. Après viennent mes amis et ma profession. Le football devient un monde de plus en plus compliqué, il y a beaucoup d’argent en jeu, d’émotions, de vibrations négatives. Je fais partie intégrante de ce monde, OK, mais le foot n’est pas numéro 1 dans mon monde. Si je ne suis plus coach demain, merci pour tout, je retournerai chez moi.

    Et il dirait quoi, le gamin de la banlieue de Wedding, en voyant le parcours accompli ?

    Qu’il a réussi du positif. Qu’il est sorti de sa banlieue ouvrière, qu’il a grandi et qu’il est devenu cosmopolite. Et au final, qu’il a fait plus de bien que de mal. Bien sûr qu’on veut toujours plus mais à la fin, on pourrait en discuter des heures, cela reste toujours le travail. On en revient à mes racines. Le travail vous donne la chance de connaître le succès, mais ne vous donne aucune garantie de l’atteindre.

  8. #988
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    C'est moi ou on deja lu cette interview il y a quelques semaines ??

  9. #989
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    Citation Envoyé par Mimo Voir le message
    C'est moi ou on deja lu cette interview il y a quelques semaines ??
    Même impression que toi
    IB - contre les modos-trolleurs

  10. #990
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    Citation Envoyé par Lowry Voir le message
    Interview Kovac dans So Foot

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    C'est celle-là, non?

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    Citation Envoyé par Tanplan Voir le message
    Niko Kovac: « Je ne suis pas Louis XIV, ''l'État, c'est moi'' »
    Citation Envoyé par Tanplan Voir le message
    Arrivé à Monaco l'été dernier, le Croate Niko Kovac a replacé l'équipe du Rocher sur le devant de la scène. L'ancien entraîneur du Bayern Munich a mis sa patte de formateur sur la deuxième plus jeune équipe du Big 5 européen. Sur la base de valeurs fortes. Et en insistant sur le bon fonctionnement du club.
    Anne-Sophie Bourdet, à Monaco
    02 avril 2021 à 12h00
    Joueur, Niko Kovac était étiqueté « rugueux », pas vraiment du genre à cueillir des pâquerettes sur la pelouse pour les offrir à l'adversaire, plutôt à les semer sur sa dépouille. Ce samedi-là, au stade Louis-II, l'entraîneur de l'AS Monaco a laissé son âpreté légendaire au vestiaire, et peut-être même aux archives.

    Il sourit beaucoup. Il plaisante souvent. Il ponctue régulièrement l'interview, avec une fierté presque enfantine, de mots de français à propos desquels il guette une approbation non plus de journaliste, mais de professeur. « Vous savez, j'ai placardé une carte de France dans mon bureau et j'apprends où se trouvent les villes. »

    Avant d'en être l'entraîneur en 2018, Niko Kovac a joué au Bayern entre 2001 et 2003 (ici en Ligue des champions en 2002 face à Manchester United et Van Nistelrooy). (B. Papon/L'Équipe)
    Avant d'en être l'entraîneur en 2018, Niko Kovac a joué au Bayern entre 2001 et 2003 (ici en Ligue des champions en 2002 face à Manchester United et Van Nistelrooy). (B. Papon/L'Équipe)
    À bientôt 50 ans, Niko Kovac revendique encore l'apprentissage permanent mais au quotidien, l'ancien international croate (83 sélections) enseigne depuis l'été dernier le football à la deuxième plus jeune équipe des cinq grands Championnats européens (derrière l'AC Milan). Un changement d'horizon apprécié après les mois plus tumultueux (avril 2018-novembre 2019) à gérer les grands noms du Bayern Munich et leurs ego proportionnels, une période sur laquelle il n'aime guère s'épancher.

    Le voilà nettement plus disert sur le rouge et blanc monégasque dont il s'emploie, pour le moment avec succès, à redorer le blason. Quatrième de L1 à quatre points de la première place, deuxième meilleure attaque du Championnat, toujours en lice en Coupe de France, Monaco impressionne cette saison et Kovac a des choses à en dire. Toujours guerrier dans le mental, mais nettement plus princier dans le style.

    « J'ai toujours aimé le combat, c'est dans mon ADN », dit Niko Kovac (J. Faure/L'Équipe)
    « J'ai toujours aimé le combat, c'est dans mon ADN », dit Niko Kovac (J. Faure/L'Équipe)
    « Pour comprendre Niko Kovac, il faut déjà s'arrêter à la signification de ce nom en croate...
    Kovac est un des noms les plus répandus en Croatie, il signifie littéralement « forgeron ». Cela me caractérise bien en effet, je suis un travailleur, un dur au mal. J'étais un laborieux quand j'étais joueur (près de 500 matches pro au poste de milieu défensif, essentiellement en Allemagne, au Hertha Berlin et au Bayern notamment). Je suis un laborieux comme coach et aussi en tant qu'individu. Toujours travailler très dur (en français). Je suis né dans la banlieue ouest de Berlin en 1971, après que mes parents ont migré en Allemagne. J'ai grandi dans un quartier ouvrier de la ville, c'est en moi. Quand vous arrivez de Croatie, sans rien connaître de la langue ni du pays, il faut travailler dur pour faire votre place dans la société allemande. J'ai toujours aimé le combat, c'est dans mon ADN, j'ai 49 ans et je continue à me battre.

    Comment transmettre ces valeurs aux jeunes joueurs d'aujourd'hui ?
    En argumentant face à eux. En prenant des exemples. Bien sûr que l'époque a changé, mais on ne peut rien atteindre dans la vie sans travailler dur pour l'obtenir. L'ambition sans le travail, ça ne marche pas, ou peut-être une fois sur dix. Si vous voulez vous maintenir à un certain niveau, il n'y a que l'exigence quotidienne qui vaille, vous vous ferez dépasser par les autres, sinon. J'essaie d'expliquer aux joueurs à quel point c'est nécessaire, pas uniquement à Monaco, mais aussi dans les autres grands championnats, que ces jeunes footballeurs ont souvent envie de rejoindre. Parfois, on doit les pousser, mais en général, ils ont envie de progresser.

    « L'ambition sans le travail, ça ne marche pas, ou peut-être une fois sur dix »


    Le coach de Strasbourg, Thierry Laurey, nous disait qu'il était surpris de découvrir à l'entraînement que ses jeunes joueurs n'avaient souvent pas regardé le match de Ligue des champions de la veille...
    Je suis d'accord. Quand, quelques jours avant notre match face à Nice en Coupe de France (2-0), je demande : ''Vous avez regardé Nice-Nîmes ?'', silence dans le vestiaire. Cela étant dit, le problème me semble plus général : les joueurs sont tellement sollicités de tous les côtés... On doit donc se voir souvent et leur montrer tout de l'adversaire, le jeu avec ballon, le jeu sans ballon. C'est leur métier, je préférerais qu'ils regardent d'eux-mêmes les matches, bien sûr certains le font, mais la plupart se sentent faciles et attendent qu'on vienne à eux. C'est notre époque, je l'accepte et, en tant que coach, je dois leur fournir toutes les données clé en main.

    À Munich, il paraît que l'une des premières choses que vous avez faites était d'apprendre les noms des joueurs du centre de formation.
    Et de l'équipe B. Quand vous travaillez dans un club comme le Bayern, les internationaux reviennent tard des rassemblements et on avait besoin de monde pour les oppositions d'entraînement. Connaître leur nom est la base du respect. J'ai essayé de faire pareil ici, même si en français ce n'était pas aussi facile pour moi. Disons qu'il m'a fallu deux semaines pour les avoir en tête, même les surnoms (rires) !

    Est-il plus difficile de réussir au Bayern qu'à Monaco ?
    Mais c'est quoi, la réussite ? On peut l'interpréter de différentes manières. Ici, c'est d'être en Europe à nouveau la saison prochaine, former de jeunes joueurs et se battre pour remporter des titres. À Munich, c'est différent. C'est le succès à la plus haute échelle. Là-bas, il s'agit plus de gagner des titres que de former des jeunes. Quoique le Covid-19 rebat les cartes : l'argent manque désormais dans le football et tout le monde essaie d'avoir les salaires les plus bas et les jeunes les plus talentueux. Quand j'y étais, le Bayern devait gagner, un point c'est tout.

    « C'était une bonne décision d'aller entraîner le Bayern, car j'ai appris beaucoup »


    On lit partout que le Bayern est l'un des vestiaires les plus compliqués d'Europe...
    Mais c'est le cas dans le top 10 des équipes européennes, au sein de vestiaires qui regorgent d'expérience, de grands statuts d'internationaux et de contrats importants... Un grand joueur, ce n'est pas un problème, mais vingt-deux dans le vestiaire, concentrés sur eux-mêmes, avec l'envie de montrer leurs qualités et d'être titulaire... Ils les ont, les qualités, ce n'est pas le souci. Mais vous ne pouvez en aligner que onze, donc vous pouvez imaginer comment se sentent les onze autres.

    Le Bayern est-il arrivé trop tôt dans votre carrière ?
    C'est une bonne question... C'est quand, le bon moment ? On ne peut pas planifier sa vie professionnelle en ces termes. J'étais sélectionneur de l'équipe nationale (entre 2013 et 2015) à 42 ans, était-ce trop tôt ? Non. Si l'opportunité se présente, vous devez y aller. Quand j'étais joueur, j'ai bien compris que les occasions ne se présentaient pas deux fois. C'était une bonne décision d'aller entraîner le Bayern, car j'ai appris beaucoup - et l'expérience ne s'achète pas en boutique -, mais aussi parce qu'on a gagné trois titres (la Supercoupe d'Allemagne en 2018, la Bundesliga et la Coupe d'Allemagne en 2019), ce n'était pas si mal !

    « Le foot, c'est super mais ce n'est pas la chose la plus importante dans la vie »


    Quand vous êtes parti de Munich, vous avez pris un break. Vous en avez fait quoi ? J'ai profité de la vie. Durant huit mois, je me suis reposé, j'ai retrouvé ma famille, qui était restée en Autriche depuis mes années à Francfort (Kovac a vécu à Salzbourg comme joueur puis coach, il a été entraîneur de Francfort entre 2016 et 2018). J'ai fait de la randonnée, du golf, du vélo... La pression était très forte à la fin de mon mandat au Bayern, il fallait tout faire redescendre. Le foot, je ne le regardais que d'un oeil (rire). Je regardais les grandes affiches pour piquer des idées, progresser en tant que personne et coach. Et j'ai reçu des propositions que j'ai vite déclinées. Le foot, c'est super mais ce n'est pas la chose la plus importante dans la vie.

    Quand vous êtes arrivé à Monaco, vous avez déclaré ne pas venir ici pour le soleil. Vous n'êtes pas venu pour l'ambiance au stade non plus.
    Pour moi, le principal est d'avoir une structure saine au sein du club. Ici, il y a le président (Dmitri) Rybolovlev, il y a Oleg (Petrov, le vice-président) et Paul (Mitchell, directeur sportif), il n'y a pas trop d'interlocuteurs. Ce critère de réussite me paraît plus important qu'avoir une large communauté de supporters. Si vous regardez les grands clubs à succès, la cellule de décision est très étroite. Trois, quatre personnes maximum.

    « Un de mes coaches m'a dit ceci : il n'est pas important de tout savoir dans la vie, il est important de savoir qui sait »


    Un club avec une communauté moins importante de supporters n'est-il pas plus aisé à entraîner?J'entends que Monaco ne subit pas un environnement avec autant de pression qu'à Paris mais c'est Monaco, quand même ! Mais j'apprécie la situation car lorsqu'on a le temps de mettre en place un projet, on voit toujours les progrès arriver. De nos jours, les coaches n'ont plus de temps pour travailler. J'ai lu qu'en Allemagne, la durée de vie d'un coach est d'un an et un mois, ce n'est pas assez. Lille représente selon moi un très bon exemple de projet avec un coach installé depuis trois ans. Il n'y a pas de hasard, pas de pari fou. Juste du boulot.

    Sur quel point refusez-vous de transiger ?
    J'ai toujours un plan, une idée précise d'où je veux aller. Mais quand je vois quelque chose de mieux, je suis toujours open. J'ai connu de grands coaches dans ma carrière, dont un m'a dit ceci : il n'est pas important de tout savoir dans la vie, il est important de savoir qui sait. Tu as besoin d'avoir un staff dont chaque membre est le meilleur dans son domaine. Je ne suis pas Louis XIV, ''l'État, c'est moi !'' (en français) Et si je me trompe, je sais m'excuser auprès des joueurs, des supporters et même des journalistes. Regardez la conférence d'après-match contre Lyon (1-4, le 25 octobre), j'ai reconnu avoir pris une mauvaise décision. On est tous humains. Par contre, je ne transige pas sur le respect et l'attitude au travail. Tant que je vois quelqu'un avide progresser, tout va bien.

    « Chez moi, la structure est allemande, mais la passion est croate. Je peux être très passionné »


    Vous êtes très souriant, mais on dit que vos colères peuvent faire trembler les murs des vestiaires...
    Si je crie quand je suis en colère ? Oui (il rit). Mais vous ne pouvez pas être dans le fracas tout le temps. Quand votre équipe joue mal, vous pouvez aborder le problème de deux façons. Contre Strasbourg (0-1, le 3 mars), par exemple, je suis resté très calme dans le vestiaire. J'ai vu les gars essayer, mais ce n'était pas notre jour. J'ai été joueur, je sais ce que c'est. Un coach doit aussi savoir accepter ça. Mais quand un jour je vois qu'ils ont besoin de ça (il mime une baffe), je le fais. Ce sont de jeunes joueurs, vous savez. Tant que le succès est là, tout le monde vient les voir en disant : ''Tu dois aller jouer dans un top club, gagner plus d'argent...'' Je constate alors que le comportement change un peu, et je dois resserrer les vis.

    Vous avez dit durant votre carrière de joueur : ''Il faut parfois être des salauds.'' En tant que coach aussi ?
    Sur un terrain, il faut tenter tout ce qui est autorisé pour gagner le match, le succès reste la pièce angulaire du foot. Chez moi, la structure est allemande, mais la passion est croate. Je peux être très passionné.

    Après la victoire sur le PSG le 21 février (2-0), Niko Kovac a loué la très bonne performance tactique de ses joueurs. (A. Réau/L'Équipe)
    Après la victoire sur le PSG le 21 février (2-0), Niko Kovac a loué la très bonne performance tactique de ses joueurs. (A. Réau/L'Équipe)
    Si on veut comprendre votre philosophie de jeu, le match contre le PSG (2-0) offre-t-il un bon résumé ?
    Le premier (victoire 3-2 à domicile, le 20 novembre) ou le deuxième (victoire 2-0 au Parc, le 21 février) ? (Rires) Tactiquement, ce match retour était une très bonne performance. Mes joueurs étaient structurés, concentrés 90 minutes durant. Mais je veux aussi qu'on réussisse avec la possession de balle (les Monégasques n'avaient eu que 25 % de possession ce jour-là). On sait faire les deux : on est la deuxième attaque de Ligue 1 en ce moment, on veut être agressifs, attractifs, rapides, se créer des opportunités... Mais il faut un bon équilibre. Notre foot est moderne et dynamique. Physiquement, nous sommes une des meilleures formations de Ligue 1 et c'est la première marche pour jouer de la manière dont nous le souhaitons.

    En Allemagne, vous avez été étiqueté coach défensif. Cela vous gênait-il ?
    Je suis arrivé en mars (2016) à Francfort, le club flirtait avec la relégation. Qui aurait pu développer un football offensif dans cette situation ? Quand tu arrives dans un club, tu dois d'abord dresser l'état des lieux des joueurs : a-t-on de la rapidité, des gabarits, de la technique ? Et après, tu te demandes ce dont tu as besoin pour survivre. On a survécu, on a même disputé deux finales de Coupe. On n'était pas uniquement défensifs. J'ai gagné un titre à Francfort (la Coupe d'Allemagne en 2018), cela faisait trente ans que cela n'était plus arrivé. Mais j'aime défendre, c'est essentiel, on voit que les meilleures défenses de Ligue 1 coïncident avec le haut du classement. À Munich, j'ai pu jouer l'attaque aussi. Mais quand vous avez une voiture qui ne dépasse pas les 100 à l'heure, vous ne pourrez pas pousser jusqu'à 150. Tout ne relève pas uniquement du coach mais aussi de son matériel.

    « Le travail vous donne la chance de connaître le succès, mais ne vous donne aucune garantie de l'atteindre »


    Vous avez dit que le football n'était pas le plus important dans la vie. Mais vous y avez introduit ce qui compte le plus pour vous : la famille, avec votre frère Robert, qui est votre adjoint à Monaco.
    C'est vrai. Je place toujours en premier ma religion (chrétienne) et ma famille. Après viennent mes amis et ma profession. Le football devient un monde de plus en plus compliqué, il y a beaucoup d'argent en jeu, d'émotions, de vibrations négatives. Je fais partie intégrante de ce monde, OK, mais le foot n'est pas numéro 1 dans mon monde. Si je ne suis plus coach demain, merci pour tout, je retournerai chez moi.

    Et il dirait quoi, le gamin de la banlieue de Wedding, en voyant le parcours accompli ?
    Qu'il a réussi du positif. Qu'il est sorti de sa banlieue ouvrière, qu'il a grandi et qu'il est devenu cosmopolite. Et au final, qu'il a fait plus de bien que de mal. Bien sûr qu'on veut toujours plus mais à la fin, on pourrait en discuter des heures, cela reste toujours le travail. On en revient à mes racines. Le travail vous donne la chance de connaître le succès, mais ne vous donne aucune garantie de l'atteindre. »


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