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  1. #1
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    [TOP SOFOOT] 14 - De George Weah (36) à Manuel Amoros (9)

    Les 100 meilleurs joueurs du Championnat de France (ASM only) - groupe 5

    #36 - George Weah
    #31 - Basile Boli
    #23 - Kylian Mbappé
    #10 - Jean-Luc Ettori
    #9 - Manuel Amoros

    #36 - George Weah
    Monaco (1988-1992), PSG (1992-1995), Marseille (2000-2001)



    «  Quand George arrive, à l’entraînement, on se dit que ce n’est pas possible. Le moins bon de tous, c’est lui. Arsène n’arrêtait pas de répéter que c’était un phénomène, mais il était catastrophique. Il n’arrivait pas à faire une passe. Et Arsène l’a pris en main et l’a fait bosser, bosser, bosser. On restait avec Amoros et on centrait à la fin des séances. On lui mettait des ballons, il se retournait et il frappait. Chaque fin d’entraînement, Arsène restait avec lui.  » À écouter Luc Sonor, les premiers pas de George Weah à l’AS Monaco n’étaient pas fabuleux. Du moins à l’entraînement. Car l’actuel président du Liberia n’a pas mis longtemps à apprivoiser le championnat de France en claquant 14 pions pour sa première saison sur le Rocher. Il faut dire qu’à force de s’entraîner sans relâche, Big George est devenu l’attaquant ultime : puissance, vitesse, dribble, frappe, précision, jeu de tête. C’est bien simple, celui qui distribuait les plateaux repas du PSG non mangés à des SDF savait tout faire. Un cauchemar pour les défenseurs et pour les gardiens qui avaient peur de se faire mal aux doigts en tentant de freiner une praline de Weah.

    Pourtant, le Libérien n’a jamais dépassé la barre des 18 buts - lors de sa dernière saison à l’AS Monaco - en Division 1. Et encore moins au PSG où il s’est arrêté à 14. Tout simplement car il gardait ses forces pour la Coupe d’Europe où, là, il enquillait les buts, à l’image de son chef-d’œuvre à Munich où il s’amuse de la défense du Bayern avant de détruire les filets d’Oliver Kahn. Il n’en reste pas moins que le père de Timothy, actuellement au LOSC, a rayonné dans notre beau championnat de France. Et si Jean-Pierre Papin est le seul joueur à avoir obtenu un Ballon d’or en évoluant dans le championnat de France, George Weah a tout de même évolué 6 mois au Paris Saint-Germain lors de son Ballon d’or 1995 obtenu à l’AC Milan. Premier et toujours seul joueur africain à recevoir cette récompense, Weah partage avec JPP un autre point commun : ils ont tous les deux évolué à l’OM. Car oui, après avoir reçu une banderole barrée de croix celtiques « Weah, on n’a pas besoin de toi  » pour son dernier match au Parc des Princes, Big George est parti terminer sa carrière sur la Canebière où il a permis à Marseille de se maintenir en Division 1 avec ses 5 buts. Mais ce n’est pas forcément grâce à cette saison que George Weah est placé si haut dans notre classement.
    Dernière modification par Shun ; 17/11/2022 à 09h33.
    Label "El-Kl0chard". Pour ceux qui n'échangeraient pas un bac de lessive Omo contre deux d'Ariel.

  2. #2
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    #31 - Basile Boli
    AJ Auxerre (1983-1990), Olympique de Marseille (1990-1994), AS Monaco (1995-1996)




    En 46 ans sur le banc de touche de l’AJ Auxerre, Guy Roux a vu passer un paquet de défenseurs sur sa pelouse de l’Abbé-Deschamps. Pourtant, pour l’homme au bonnet, un seul sort du lot : Basile Boli. « C’est le meilleur défenseur que j’ai eu » , posait le sorcier bourguignon en 2018. Un joli compliment de la part d’un homme qui, à la base, ne voulait pas de lui, mais de son grand frère. Sauf que lorsque l’AJA jette son dévolu sur Roger Boli en 1981, ce dernier refuse de venir sans son cadet. Ce qu’il ne sait pas encore, c’est que celui-ci va rapidement lui voler la vedette. Avec 271 matchs en D1, la carrière de Roger a pourtant de la gueule. Mais elle ne pèse pas lourd à côté de celle de Basile, 396 matchs de D1 au compteur, avec deux titres de champion au compteur (trois selon lui et les Marseillais, qui comptent celui de 1993). Pas mal pour un joueur qui était loin d’avoir une technique incroyable avec le ballon. Ce qui ne l’a d’ailleurs pas empêché de planter une vingtaine de pions en championnat en 12 saisons, dont une à 8 buts en 1990-1991. Quand même.

    Force de la nature, et roi du tacle, Basile Boli a marqué le football français par sa défense rugueuse. Aux côtés de Janas à Auxerre, puis de Mozer, Casoni et Desailly à Marseille (pour ne citer qu’eux), l’auteur du coup de casque européen de 1993 à Munich faisait partie de ces défenseurs dont on fait des cauchemars avant, et après le match. Des rencontres qu’il entamait dès le tunnel, n’hésitant pas à simuler de la bave aux lèvres pour intimider les adversaires avant même qu’ils n’aient posé un crampon sur la pelouse. Le tout sans jamais dépasser les limites. En témoignent ses deux petits cartons rouges récoltés en treize saisons. Sa force physique n’avait d’égal que sa force mentale, lui qui a notamment joué la moitié de la finale de 1993 blessé. Et inscrit l’un des plus beaux buts de l’histoire de la D1 quelques jours plus tard, d’un coup de tête de vingt mètres, en plein Classique contre le PSG.

    Une consécration pour le gamin qui supportait le club parisien adolescent, avant de retourner sa veste face aux yeux doux de Tapie. Mais la carrière de Boli en D1 ne se résume pas aux années fastes de l’OM. On aura la politesse de ne pas revenir sur ses six mois à Monaco en 1995-1996 (11 matchs). En revanche, ce serait malhonnête de ne pas évoquer ses années auxerroises. En huit ans en Bourgogne (soit deux fois plus de temps qu’à Marseille), Basile Boli a disputé 254 rencontres, pour 4 buts. Il a surtout contribué à installer l’AJA dans les hauteurs du football français, prenant part à quatre épopées européennes, dont celle jusqu'aux quarts de finale de la Coupe de l’UEFA en 1989-1990. Avec une coupe Gambardella (et deux coupes des Alpes), son palmarès bourguignon reflète assez mal l’importance de Boli dans le développement de l’AJA. Heureusement que Guy Roux, en 2018, a remis les points sur les Boli.
    Dernière modification par Shun ; 17/11/2022 à 09h28.
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  3. #3
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    #23 - Kylian Mbappé
    Monaco (2015-2017), PSG (2017-)




    Non, Kylian Mbappé n'est pas numéro un. Placer l'intéressé dans un classement figé est par ailleurs un exercice difficile. Encore trop jeune pour être cité parmi les plus grands, l'attaquant est pourtant trop performant pour ne pas l'être. « Prodige » , « génie » et autres superlatifs balisent en effet le parcours d'un garçon que l'on a programmé pour réussir depuis sa plus tendre enfance et dont les exploits n'ont de cesse de déjouer les règles du temps.

    Dès lors, pas besoin de s'attarder sur l'historique d'une machine que l'on voit évoluer chaque semaine : champion de France et demi-finaliste de la Ligue des champions pour sa première saison complète en professionnel à l'AS Monaco (2016-2017), Mbappé faisait tomber un premier record de précocité en devenant le plus jeune buteur monégasque le 20 février 2016, contre Troyes, à 17 ans et 62 jours (performance jusque-là détenue par Thierry Henry). Les prémices de ce qu'allait être la trajectoire du supersonique, parti gagner et marquer en finale de Coupe du monde. À seulement 19 ans. Aujourd'hui au Paris Saint-Germain, le statisticien continue sereinement d'avaler les chiffres, symbolisés par une donnée établie la saison dernière : premier joueur de l'histoire à terminer meilleur buteur (28) et meilleur passeur (17) du championnat. Des temps de passage insolents, 216 buts inscrits (déjà) en professionnel (146 en Ligue 1) et pas grand-chose à ajouter. « Tu me parles pas d'âge. »
    Dernière modification par Shun ; 17/11/2022 à 09h30.
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  4. #4
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    #10 - Jean-Luc Ettori
    Monaco (1975-1976 puis 1977-1994)




    Un club, l'AS Monaco. Dix-sept saisons de rang à faire des allers-retours à La Turbie en deux-chevaux et à garder les bois asémiste, de 1977 à 1994. Trois titres de champion, autant de Coupes de France, trois places de vice-champion, une finale de C2 et une étoile d'or France Football, en 1990. Une crinière. Et un record qui tiendra pendant vingt ans : celui des 602 rencontres en première division. Voilà ce que représente Jean-Luc Ettori. « J’ai été capitaine pendant onze ans, nous relatait-il en 2017. C’est quand même une grosse fierté d’être l’homme d’un seul club, même si c’est quand même plus facile de jouer à Monaco plutôt qu’à Dunkerque. J’ai eu la chance de jouer dans une équipe qui jouait toujours les premiers rôles. Je n’avais pas de raison d’aller voir ailleurs. J’étais le garant d’un certain état d’esprit. J’ai joué avec trois générations de joueurs, donc j’étais le pont entre elles. Je leur faisais comprendre que porter le maillot de Monaco, c’était différent que de porter celui de Saint-Étienne ou autre. Vous portez les couleurs d’un club, d’une ville et d’un pays aussi. C’est le drapeau de la principauté. Ce sont des responsabilités supplémentaires. [...] C’est quelqu’un qui a un attachement profond à la famille princière, à son petit pays. Ça transpire au niveau du club et des joueurs, mais après il faut aussi que le joueur ait la volonté de s’imprégner de ça. Tout le monde n’y arrive pas. J’ai joué avec des générations de joueurs qui l’étaient vraiment. Je ne dirais pas qu’on était en mission, mais presque. »

    Le gardien de France-RFA 1982 était pourtant parti de plus loin que les autres, avec son modeste mètre 73 : « Si, à l’époque, il n’y avait pas que des gardiens de grande taille, c’est vrai qu’avec la mienne, si je n’avais pas eu cette détente, ça aurait quand même été compliqué. Je l’ai développée à l’INF Vichy. J’étais un peu kamikaze, mais je possédais une bonne lecture du jeu. Le foot a pas mal évolué. Mes qualités physiques ont fait que j’ai pu m’adapter. À l’époque, il y avait plus d’espace. C’était plus facile de se déplacer. Les gardiens de but d’un petit gabarit pouvaient exister. » Amoureux du Rocher (il est d'ailleurs deuxième de notre classement des 50 joueurs ayant marqué l'histoire de l'ASM), le natif de Marseille a promis fidélité au club à la diagonale, quel qu'en soit le prix. « Il y a eu quand même des matchs où c’était plein, mais je dirais que ça fait aussi partie des qualités qu’il faut avoir pour jouer à Monaco : il ne faut pas chercher dans les tribunes le soutien, mais au fond de son ventre, au fond de son estomac. C’est toujours plus difficile de s’imposer dans une équipe comme Monaco que partout ailleurs. Il n’y a pas cette pression des supporters, mais quand vous allez chez le boulanger, le poissonnier ou chercher des légumes, vous entendez toujours : "Les gars, il faut s’accrocher." Ça existe quand même. Quand vous jouez et que vous avez 40 000, 50 000 personnes qui vous poussent, c’est toujours plus facile d’aller plus haut, plus vite, plus loin. En Principauté, ce n’est pas ça, il faut aller chercher ça ailleurs : dans le travail toute la semaine, dans nos tripes, dans le collectif, titulaires comme remplaçants. » Et si c'était ça, le véritable amour du maillot ?
    Dernière modification par Shun ; 17/11/2022 à 09h36.
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  5. #5
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    #9 - Manuel Amoros
    Monaco (1980-1989), OM (1989-1993 puis 1995-1996), OL (1993-1995)




    Au poste de latéral droit, difficile de trouver plus complet que Manuel Amoros. En France, évidemment, mais dans le monde, également. Véritable pile électrique, aux cuisseaux supersoniques, le « Petit prince » s'est hissé au rang des plus grands, de Monaco à Marseille. Quand il est lancé dans le bain, au soir du 26 septembre 1980 face à Laval, Amoros est alors un fringant adolescent de 18 ans. « Monaco, c’est un pays, mais aussi un petit village. Tout le monde se connaît. À l’époque, certains joueurs vivaient chez l’habitant parce qu’il n’y avait pas de centre de formation. Cinq autres et moi-même étions dans un hôtel tout en haut, sous les toits, dans des préfabriqués. C’était bien, correct. On avait une vue exceptionnelle sur le port de Monaco. Les 25 joueurs se retrouvaient pour les repas dans un restaurant qui s’appelait le Biarritz. On déjeunait vers 8 heures, 9 heures. On partait au stade Louis-II se changer, puis on avait entraînement à 10 heures » , nous racontait-il avec un brin de nostalgie.

    Pur produit de la Turbie, l'Héraultais d'origine espagnole n'est pourtant pas prédestiné à réaliser telle carrière dans son couloir. « Pendant ma formation, je n'avais pas de formation prédéfinie en réalité. À travers ma formation, j’ai pu m’adapter à tous les postes qu’on m’a demandé d’occuper, tant bien que mal parce que je n’ai pas fait que des matchs exceptionnels » , résumait l'intéressé. Rapide et combatif, ce profil de chien fou séduira finalement Gérard Banide, qui le placera définitivement en latéral. « Avec Gérard Banide, lors de ma formation à Monaco, on discutait beaucoup autour de mon poste réel. Je pouvais jouer défenseur, milieu ou attaquant, donc Monsieur Banide m’a dit : "Tu vas te positionner sur un côté, au poste de latéral gauche. Tu as le physique pour faire des allers-retours en permanence, de la qualité technique, un pied gauche qui peut amener des centres ou tu peux éventuellement rentrer sur ton pied droit et frapper." C’est vrai qu’il m’a fallu quelques matchs pour m’adapter, mais après, ça a été tout seul et, finalement, j’ai joué beaucoup plus côté gauche qu’à droite. »

    Un bagage solide, venu lui offrir 348 apparitions en rouge et blanc (quatrième joueur le plus capé de l'histoire du club), deux titres de champion en 1982 puis 1988 et une Coupe de France en 1985. Des trophées en pagaille, mais également des buts. 42 plus précisément, un joli total pour un défenseur. « Une année, j’ai marqué huit buts en une saison. Comme j’étais assez offensif, je me permettais de marquer des buts et puis j’évoluais avec Bruno Bellone sur mon côté. Il savait comment je jouais. Il me laissait l’opportunité de prendre le couloir et restait un peu plus défensif au cas où je perdais le ballon, ou en cas de contre-attaque. » Pour couronner ce passage sur le Rocher, Amoros s'inscrira surtout comme l'un des leaders de l'équipe de France de Séville 1982, de Guadalajara 1986 et de l'Euro 1984. Un tournoi qu'il aurait d'ailleurs pu complètement manquer, après avoir asséné un coup de tête au Danois Jesper Olsen, en match d'ouverture. Suspendu trois matchs, il goûtera heureusement au plaisir de la finale, grâce à Patrick Battiston, qui simulera une blessure en fin de partie afin de le faire participer. « Patrick est venu me voir à la fin du match en me disant : "Je voulais te faire participer à cette finale." Patrick, c’est quelqu’un de très bien, très attachant, très affectif. C’est vrai qu’il a simulé cette blessure. Michel Hidalgo ne comprenait pas qu’il veuille être remplacé. C’est le geste d’une équipe, d’un coéquipier qui voulait faire participer tout le monde à cette grande fête. »

    Le tour de la Principauté complété, Amoros, 27 ans, prendra la voiture pour rallier l'OM à l'été 1989. 147 matchs et trois sacres nationaux successifs (1990, 1991 et 1992) jusqu'en 1993, malgré un contexte compliqué. « Contre Belgrade, c’est vrai que c’était un moment important, une finale. Enfin, je pense que ce n’est pas là où le match s’est perdu, en évoquant son tir au but manqué face à l'Étoile rouge, en finale de la C1 1991. On a eu beaucoup, beaucoup d’occasions qu’on n’a pas su concrétiser. Et puis Tapie n’a pas bien fait l’équipe, puisque c’est lui qui la composait. Quand tu laisses Stojković sur le banc parce que tu penses qu’il va être acheté par l’Étoile rouge, que tu écartes Jean Tigana alors qu’il avait fait une saison exceptionnelle, c’est se mettre dans la difficulté. » Une légère amertume, tout comme pour la victoire de 1993, à laquelle il ne fut même pas invité par Bernard Tapie. « C’est un choix de Tapie de me laisser à la maison, mais je suis aussi fier d’avoir participé au début de la campagne. J’étais déçu sur le moment, mais super heureux pour mes coéquipiers. Je pense que Tapie aurait pu nous inviter parce que je n’étais pas le seul à ne pas assister au match. » Peu importe, Manuel Amoros aura déjà acquis son statut de légende.
    Dernière modification par Shun ; 17/11/2022 à 09h41.
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