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  1. #1
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    [TOP SOFOOT] 13 - De Yvon Douis (77) à Sonny Anderson (40)

    Les 100 meilleurs joueurs du Championnat de France (ASM only) - groupe 13

    #77 - Yvon Douis
    #74 - José Touré
    #66 - Patrick Battiston
    #58 - Hassan Akesbi
    #49 - Xavier Gravelaine
    #48 - Fabien Barthez
    #44 - Japhet N'Doram
    #40 - Sonny Anderson

    #77 - Yvon Douis
    Lille (1953-1959), Le Havre (1959-1961), Monaco (1961-1967)



    Pour symboliser la naissance de la grande AS Monaco, dans les années 1960, Yvon Douis est assurément le mieux placé. Attaquant redoutable, que l'on disait très élégant balle au pied, le Normand a en effet brillé sur les pelouses, et fait briller le Rocher. Avant d'exploser dans le Sud, c'est pourtant dans le Nord que Douis a fait ses classes. Né aux Andelys, mais jamais repéré par un club de la région, l'avant-centre a dû s'exiler à Lille, afin de proposer ses services aux recruteurs locaux. La bonne pioche, pour celui qui s'engage avec le LOSC à l'été 1953, à 18 ans. En six ans chez les Dogues, celui que l'on pensait trop loin du haut niveau s'amuse en réalité à affoler les compteurs, s'offrant pas moins de 74 buts en 189 matchs. En prime (ou surtout) s'ajoutent un titre de champion en 1954 et une Coupe de France en 55.
    Des statistiques qui en imposent, confirmées lors des deux années suivantes, au Havre (33 réalisations en 81 apparitions), finalement venu récupérer le talent dont il n'avait, précédemment, su détecter l'envergure. Joueur affirmé de la D1 à l'ancienne, international en Bleu (20 sélections, 4 buts, dont une participation à la Coupe du monde 1958), Douis atteint définitivement sa plénitude à Monaco, comme une progression logique. Fort de ses 196 rencontres et 74 buts, guidé par Michel Hidalgo sur la pelouse et Lucien Leduc sur le banc, l'attaquant se mue en artisan majeur du seul doublé monégasque de l'histoire, en 1963. « Monaco, c'est le club qui a marqué ma carrière. Jouer pour le club de la Principauté, c'était quelque chose. Je me souviens que dans mon contrat, il y avait une clause qui interdisait aux joueurs d'aller au casino. J'habitais à Cap d'Ail, la vie était douce. » 250 réalisations dans l'élite, en effet, c'est doux.
    Label "El-Kl0chard". Pour ceux qui n'échangeraient pas un bac de lessive Omo contre deux d'Ariel.

  2. #2
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    #74 - José Touré
    Nantes (1979-1986), Bordeaux (1986-1988), Monaco (1988-1990)



    « Le joueur le plus fêtard ? José Touré. Il est arrivé de Bordeaux quand je sortais du centre de formation. Les attentes étaient très grandes, mais c’est parti en freestyle. Il était plus connu pour ses sorties nocturnes que pour ses performances sur le terrain. Il s’est un peu perdu, c’étaient les prémices du foot business et de ses travers. C’est dommage. » Les mots ne sont pas de n'importe qui : ils sont d'Emmanuel Petit (voir #203), coéquipier de Touré à la fin des années 1980 sur le Rocher. Car avant les excès, la banqueroute et la descente aux enfers, José Touré a eu le temps d'illuminer l'Hexagone. Ce n'est pas en D1, mais en Coupe de France qu'il est entré dans la légende, avec son incroyable but d'équilibriste inscrit en finale contre Paris, le 11 juin 1983, malgré la défaite (3-2). Si on le surnomme « le Brésilien » , José est pourtant un natif de Nancy d'origine malienne, et un enfant de Blois. Que Jean-Claude Suaudeau va façonner, travailler, avant de le lancer dans le grand bain avec le FC Nantes : « Pour me chambrer, à cette époque, les copains me surnommaient parfois "le fils de Coco". Suaudeau est le Pygmalion qui m'a fait footballeur » , témoignait Touré dans son autobiographie Prolongations d'enfer. Mi-numéro 10, mi-attaquant, joueur hors normes doté d'une technique léchée, il plantera à 74 reprises dans le championnat de France et sera trois fois sacré (deux fois avec les Canaris, une fois avec les Girondins). Notamment au bout de sa dantesque saison 1982-1983 (37 rencontres, 13 buts) : «  J'ai joué comme j'en ai rêvé, facile et efficace. Mon rôle était de distribuer les ballons, d'orienter le jeu, de marquer des buts. » Thierry Tusseau, coéquipier sur les rives de l'Erdre (voir #165), se souvient : « José était un véritable artiste, un immense joueur, mais qui n’a pas réalisé la carrière qu’il aurait pu espérer. Il a manqué de régularité pour être l’un des meilleurs joueurs du monde de son époque, alors qu’il en avait toutes les qualités. Touré était doté de très grandes qualités techniques, d’une détente phénoménale et d’un excellent jeu de tête. Il aurait pu faire beaucoup mieux. »

    La story nantaise complète de José Touré, numéro 3 de notre classement des 50 joueurs ayant écrit l'histoire du club jaune et vert, à lire juste ici.
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  3. #3
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    #66 - Patrick Battiston
    Metz (1973-1980), Saint-Étienne (1980-1983), Bordeaux (1983-1987 puis 1989-1991), Monaco (1987-1989)



    La culture de la gagne. Partout où il passe, en club comme en sélection nationale, Patrick Battiston se débrouille pour enrichir son palmarès. Sauf à Metz, son club formateur, où le défenseur est lancé dans le grand bain à 17 ans et qu'il contribue à maintenir in extremis dans l'élite, en 1980, grâce à un doublé face au PSG (5-2) à l'occasion de son dernier match sous le maillot grenat. Parti à Saint-Étienne, ce joueur polyvalent, au style élégant, à la fois très efficace dans l'exécution des tâches défensives et capable d'apporter des solutions offensives, est sacré champion en 1981, à l'issue d'une saison pleine (tous les matchs de championnat disputés). Les Verts entament alors un inexorable déclin, mais « Battiste » , lui, continue de voler de sommet en sommet, s'offrant trois nouvelles couronnes nationales avec le grand Bordeaux (1984, 1985, 1987) puis une dernière avec le flamboyant Monaco d'Arsène Wenger (1988). Champion d'Europe 1984 avec les Bleus, l'homme aux 558 apparitions en D1 est ainsi l'un des seuls joueurs de l'histoire, avec Bernard Gardon et Alain Roche, à avoir remporté le championnat de France avec trois écuries différentes. Et dire que certains ne voient toujours en lui que la victime de l'horrible charge d'Harald Schumacher...
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  4. #4
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    #58 - Hassan Akesbi
    Nîmes (1955-1961), Reims (1961-1963), Monaco (1963-1964)



    Auteur de 173 caramels en 293 matchs de D1 (ce qui en ferait le meilleur buteur marocain de l'histoire des grands championnats européens), meilleur buteur de l'histoire du Nîmes Olympique (avec qui il a connu la période la plus glorieuse et terminé trois fois de suite vice-champion), fidèle compère de Bernard Rahis (voir #228) et Henri Skiba (voir #243) chez les Crocos, artisan du dernier titre de champion de France du Stade de Reims (où il prenait la relève de Just Fontaine) en 1961-1962 avec un doublé lors du match du sacre après un transfert qui avait fait jaser, auteur de cinq saisons à plus de vingt buts entre 1958 et 1963 : Hassan Akesbi, arrivé à vingt ans en France pour tout casser, est définitivement quelqu'un. Plus spécialement dans le Gard, où l'on peut aisément le qualifier de légende.
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  5. #5
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    #49 - Xavier Gravelaine
    Caen (1991-1993), PSG (1993-1994), Strasbourg (1994-1995), PSG (1995), Guingamp (1995-1996), OM (1996-1998), Montpellier (1998), PSG (1999), Le Havre (2000), Monaco (2000-2001)



    Il faut être transparent, le cas de Xavier Gravelaine a été un fil rouge de ce top 1000. Où placer le routard le plus célèbre du championnat de France ? Ne serait-ce pas le numéro 1 idéal dans l'esprit So Foot ? Trop attendu, peut-être. Le globbe-trotter de l'Hexagone pourra se contenter d'une place parmi les 50 premiers, et celle-ci n'est pas volée. Gravelaine est à sa manière un symbole de la D1 des années 1990 et reste encore aujourd'hui la référence dès qu'il s'agit de causer d'un bourlingueur ou de se remémorer les carrières de nos joueurs préférés. Il ne faut cependant pas le résumer à ses dix-huit transferts et ses seize clubs différents, Gravelaine n'était pas seulement le mercenaire favori des Français. C'était un attaquant technique, physique, complet, et surtout un sacré buteur. Le paradoxe sera peut-être d'avoir vu ce joueur talentueux vivre ses meilleures saisons à ses débuts, à Caen, où le gaucher a formé un duo de rêve avec Stéphane Paille, pointant même le bout de son nez à la deuxième place du classement des meilleurs buteurs du championnat en 1993 (20 buts) derrière le Marseillais Alen Bokšić. Une époque où le jeune Normand était quasiment irrésistible, sur la scène nationale comme européenne, où il a rendu fou le Real Saragosse en Coupe de l'UEFA.

    Mais alors, pourquoi ne pas avoir brillé plus longtemps ? Gravelaine était un joueur de caractère, sans doute un peu trop, pas simple à gérer et avec une bougeotte devenue légendaire. En six années de contrat avec le Paris Saint-Germain, son deuxième club dans l'élite, il aura seulement passé l'équivalent de deux saisons et demie à défendre le maillot rouge et bleu. « J’ai perdu pas mal de temps à cause d'Arthur Jorge, mais le plus grave, ce sont ses leçons de morale et sa manière de casser du jour au lendemain n'importe qui, même un joueur qu'il aime bien. Il faut voir comment il est capable de nous traiter, lâche-t-il dans la presse à l'époque du départ du technicien portugais et de l'arrivée de Luis Fernandez. En un an, je n'ai rien appris avec lui. » Le buteur naviguera ensuite de club en club, à Strasbourg, Guingamp, Montpellier ou encore Marseille pendant deux ans, où contribuera au maintien de l'OM aux côtés de Marc Libbra. L'international français terminera sa route en première division au Havre puis à Monaco, avant de retourner voir du pays à l'échelon inférieur pour définitivement satisfaire sa curiosité insatiable. Et si cette carrière était la plus belle preuve d'amour pour ce merveilleux championnat ?
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  6. #6
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    #48 - Fabien Barthez
    Toulouse (1991-1992), OM (1992-1994), Monaco (1995-2000), OM (2004-2006), Nantes (2007)



    On épargnera à l'un des meilleurs gardiens français de l'histoire de consacrer plus d'une ligne à sa fin de carrière cauchemardesque au FC Nantes. Ce serait ne pas rendre honneur à tout ce qu'il a vécu dans le championnat de France, de ses débuts à Toulouse, où il tape dans l'œil d'un certain Bernard Tapie en signant une prestation XXL contre l'OM. Fabien Barthez, ce sont des cheveux puis un crâne chauve divin. Ce sont aussi des trophées à gogo : deux titres de champion avec Monaco (officiellement), une Ligue des champions avec Marseille, et une Coupe du monde et un Euro avec les Bleus, entre autres. Il lui a étrangement souvent fallu un coup de pouce pour arriver sur le devant de la scène, comme la blessure de Pascal Olmeta à l'OM ou le contrôle positif au cannabis de Bernard Lama en équipe de France. En vérité, Fabulous Fab n'aurait pas eu besoin de tout ça pour s'imposer comme l'un des plus grands. La taille de Barthez (1,79 mètre) n'a jamais été un obstacle, le portier avait tout pour lui : une belle détente, un sens du placement parfait, une relance superbe. Il aimait le risque, aussi, en s'aventurant en dehors de sa surface pour donner quelques sueurs froides à ses partenaires et aux supporters. Le short remonté, la clope au bec entre deux rencontres, Barthez était un gardien moderne avant l'heure. Un type capable de réussir son retour à Marseille, avec des arrêts réflexes dont il a le secret et, malheureusement, une expulsion en finale de la Coupe de l'UEFA. Le vrai divin chauve, assurément.
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  7. #7
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    #44 - Japhet N’Doram
    Nantes (1990-1997), Monaco (1997-1998)



    « On parle toujours de Pedros-Loko-Ouédec. Mais sans Japhet, on n’aurait pas eu autant de ballons. » C'est Patrice Loko (voir #115) qui le dit, et il n'a peut-être jamais autant été dans le vrai. Ce n'est pourtant qu'à 24 ans que le Tchadien est apparu au haut niveau européen, en D1, après la guerre civile durant son adolescence ( « Aujourd’hui, je n’ai peur de rien. Je prends la vie telle qu’elle est. Ça m’a endurci, ça m’a permis de grandir plus vite et d’affronter la vraie vie, la vie rurale » ), des succès ensuite au pays puis au Cameroun, un stage révélateur à Saint-Brévin-les-Pins avec son équipe nationale, un essai concluant à Nantes et une longue période de flou pour le milieu de terrain à son arrivée en France : « Pour moi, à l’époque, Nantes c’était deux noms, Touré et Ayache, et c’est à peu près tout, nous racontait-il en 2015 pour célébrer sa place tout en haut de notre classement des 50 joueurs ayant marqué l'histoire du FC Nantes. J’ai fait l’essai au mois d’avril. Ils disaient qu’ils voulaient se laisser un peu de temps pour me voir de près. En juin, deux mois après mon arrivée, c’est la fin de saison. Comme tout le monde partait en vacances, Nantes m’a payé un billet d’avion pour que j’aille au Tchad, et que je vienne reprendre l’entraînement avec le groupe professionnel à la fin du mois. Fin juin, je pars donc en stage avec le FC Nantes, toujours sans contrat, bien évidemment. Certains avaient toujours des hésitations sur mes capacités à jouer en pro. Le championnat reprend, toujours rien. J’étais à la Jonelière avec les gamins du centre de formation, les 15-16 ans. J’y ai vécu pendant six mois. Et je me suis emmerdé. J’avais 24 ans, ils étaient beaucoup plus jeunes que moi, on ne partageait rien, je passais mon temps à écouter de la musique africaine et à lire. Quelle solitude... [...] Le jour où Jorge Burruchaga se pète les ligaments du genou. C’était en septembre. Le fait qu’il soit blessé pour longtemps libérait une place d’étranger. Il a accepté de céder sa licence professionnelle pour une licence amateur. Jorge m’estimait beaucoup. Malgré ça, le club a d’abord cherché partout un numéro 10 de la trempe de Jorge, mais ils n’ont pas trouvé, c’était toujours trop cher. Vis-à-vis des supporters, remplacer Burruchaga par un inconnu comme moi, c’était difficile à faire accepter hein, mais ils ont été obligés de se rabattre sur cette solution. Tous les jours, pendant des mois, Paul Le Guen m’a posé la question : "Tu signes quand ? Tu signes quand ?" Il ne comprenait pas qu’on ne me fasse pas signer un contrat plus tôt. L’heure était enfin venue. » N'Doram émerge sous Miroslav Blažević lors de l'exercice 1990-1991, et est replacé numéro 10 lors du retour de Jean-Claude Suaudeau aux commandes.

    « Coco me connaissait bien, vu qu’il m’avait entraîné avec la réserve, narre-t-il. Il était persuadé que numéro 10, c’était mon vrai poste. Ou plutôt, il voulait "quelqu’un qui savait faire jouer les autres". C’était son obsession. Moi, ça me plaisait parce que je touchais beaucoup plus de ballons. J’étais à l’aise. Et puis, en 1992, le club s’est retrouvé dans une situation financière où il fallait vendre les joueurs pour renflouer les caisses et ne pas être rétrogradé. Paul Le Guen, Marcel Desailly, Thierry Bonalair, Jean-Jacques Eydelie, tout ça, sont partis. Les jeunes sont devenus titulaires et l’aventure "jeu à la nantaise" a commencé. » Quelques années plus tard, en 1994-1995, Japhet est au sommet de son art dans un collectif irrésistible, pour une saison d'anthologie : le titre de champion, la meilleure attaque, la meilleure défense, l'un des plus beaux jeux de l'histoire du championnat, les 32 matchs sans défaite, et un bilan de douze pions et neuf offrandes pour l'Africain. « Honnêtement, je ne me rendais pas compte qu’on avait une équipe collectivement aussi fluide, aussi belle à voir. Ce sont les adversaires qui nous félicitaient, en fait. [...] Cette saison-là, en 1995, on termine champions et on se dit qu’à défaut d’individualités extraordinaires, on a un groupe extraordinaire. [...] Techniquement, on n’était pas si nombreux que ça à avoir une maîtrise au-dessus du lot, mais quel état d’esprit ! Ambiance extraordinaire, surtout quand on sait qu’en dehors du terrain, on n’était pas vraiment potes. Mais sur le terrain, ça y allait, ça charriait, ça courait, ça rentrait dedans, ça taclait, ça sautait, ça jouait la gagne, à 200 à l’heure. Des fois, on sortait plus fatigués d’un entraînement que d’un match. » En 1995-1996 et 1996-1997, malgré le départ de plusieurs cadres, il plantera respectivement 15 et 21 fois dans une position plus haute, avant de filer sur le Rocher. À Nantes, il reste aujourd'hui beaucoup de souvenirs du milieu de terrain africain. Celui de ce blase unique, de son duvet iconique, de son allure qui n'appartient qu'à lui, de ce maillot rayé qu'il portait comme personne, de ses actions où il arrêtait le temps, de ce pied droit, de ce pied gauche, de ses coups de casque, de ses gambettes, de ses ballons piqués, de ses courses vers l'avant, de ses buts marqués dans toutes les positions, de son bijou en demi-finales retour de C1 contre la Juve. Et d'un surnom à la hauteur de l'empreinte qu'il a laissée dans la cité des ducs de Bretagne : « le Sorcier » . « Ça vient de Joël Henry. Quand je suis arrivé en 1990 à Nantes, il était numéro 10, gaucher, avec ses locks. C’est lui qui m’a donné ce surnom parce que je faisais des trucs qui l’impressionnaient à l’entraînement. » On laissera le mot de la fin à Monsieur Samuel Eto'o : « J'avais comme idole Japhet N'Doram. Il était tellement fin, tellement beau dans son jeu, très élégant. Si nous, ici en Afrique, on faisait la promotion de nos talents, ça aurait été notre Zidane. Il avait même peut-être plus de talent que Zidane. [...] L'un de mes rêves, quand j'étais plus jeune, était de ressembler à Japhet N'Doram, qui avait un talent exceptionnel. »
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  8. #8
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    #40 - Sonny Anderson
    OM (1994), Monaco (1994-1997), OL (1999-2003)



    Aux côtés de Carlos Mozer, Raí, Juninho ou Ronaldinho, Sonny Anderson fait partie des Brésiliens ayant marqué la Ligue 1, du milieu des années 1990 au début des années 2000. Une décennie de coups de rein, de buts et de célébrations mythiques, pour l'un des meilleurs attaquants de sa génération. En entame de son ascension hexagonale, « El Pistolero » a d'abord posé ses valises à Marseille, en janvier 1994. Après avoir fait une excellente impression avec le Servette en match de préparation face à l'OM, Anderson débarque en effet dans le flou marseillais, au détour d'une manœuvre financière astucieuse. Interdits de recrutement, les Phocéens ont en effet négocié avec leurs homologues suisses, afin d'obtenir le prêt du joueur, gratuitement, en échange d'indemnités versées une fois la sanction de l'UEFA levée. En six mois, « Sonnygol » régale, plantant seize fois, en seulement vingt rencontres.

    Parti pour s'installer sur la Canebière, l'intéressé est cependant contraint de plier bagage, six mois à peine après son arrivée, la faute à la relégation administrative du club, des suites de l'affaire « VA-OM » . Tant pis pour Marseille, et bravo à Monaco, qui récupère la machine à marquer. À 24 ans, Anderson franchit en effet un nouveau cap à Louis-II, enchaînant des saisons à 16, 23 puis 27 buts jusqu'en 1997. C'est bien simple, durant ses dix ans passés en France, jamais le Goiano ne descendra en dessous de la barre des 15 pions annuels. Vainqueur de la D1 et élu joueur de la saison en 1997, sous le commandement de Jean Tigana, l'avant-centre décidera de tenter l'expérience des plus grands en rejoignant le FC Barcelone. « La France perd Anderson » titrera d'ailleurs L'Équipe lors de sa présentation en Catalogne. Reconnu par ses pairs, il s'offrira même un petit frisson de sept capes (et une réalisation) avec les Auriverdes. La récompense ultime.

    En club, l'aubaine barcelonaise est donc immanquable, pour celui que l'on charge de remplacer Ronaldo parti à l'Inter, mais l'aventure est gâchée par le Pélican, Louis van Gaal, peu friand de ce feu follet au caractère parfois bien trempé. Désireux de revenir sur ses pas, Anderson choisit finalement le pari lyonnais, dans un OL alors en belle progression. Une mise gagnante, lui permettant de finir en tête du classement des buteurs pour ses deux premières campagnes, auréolée de 94 buts en 161 apparitions et des deux premiers titres du septuplé légendaire (2002 et 2003). Lyon, c'est Sonny. La Ligue 1, c'est Anderson.
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