Le directeur sportif de Monaco Paul Mitchell partira après l'été
Arrivé en 2020 et en fin de contrat en juin 2024, le directeur sportif de l'AS Monaco Paul Mitchell a repoussé les différentes offres de prolongation. Il quittera l'ASM après l'été 2023 et a été chargé de trouver son successeur d'ici l'automne prochain.
Qui est vraiment Paul Mitchell ? À cette question, le grand public français ne saura sans doute jamais répondre avec précision. Arrivé à l'été 2020 au poste de directeur sportif de l'AS Monaco, l'ancien directeur de la stratégie du groupe Red Bull n'a jamais goûté la lumière médiatique. Pas d'esclandres sur l'arbitrage, deux ou trois conférences de presse par an, la présentation de recrues ou les photos en compagnie des jeunes néos-pros : voilà ce que les supporters de l'ASM ont pu entrevoir de la personnalité de l'ex-défenseur de Wigan (41 ans).
Le parcours de Mitchell avant son arrivée à Monaco
À l'opposé, par exemple, de la méthodologie du fougueux président marseillais Pablo Longoria. Une discrétion médiatique qui contraste avec son influence au sein du club de la Principauté depuis près de trois ans.
Un cahier des charges copieux à son arrivée
Arrivé dans une période post-titre particulièrement troublée, Mitchell s'était alors vu remettre un cahier des charges copieux par le propriétaire de l'ASM Dmitri Rybolovlev. Devenir l'architecte d'un nouveau projet : moins bling-bling, plus efficace. Avec des principes très clairs : limiter, en raison du fair-play financier, les dépenses, favoriser l'émergence d'un jeu intense, qui colle avec le football moderne et créer les conditions d'un contexte de haut niveau en s'appuyant sur de jeunes talents issus du centre. Deux ans et demi plus tard, Paul Mitchell a décidé de tourner la page.
Ces derniers mois, Dmitri Rybolovlev et le dirigeant anglais avaient multiplié les rendez-vous pour redéfinir leur collaboration. Au départ de la direction d'Oleg Petrov fin mai (*), c'est le poste de CEO (chief executive officer, président directeur général) qui lui avait été proposé par le propriétaire russe. Depuis, à intervalles réguliers, Rybolovlev avait mis sur la table une prolongation, avec potentiellement revalorisation salariale et extension de ses prérogatives.
(*) Il reste vice-président.
L'Anglais, en fin de contrat en juin 2024, a pris le temps de la réflexion mais a tranché. Fin décembre, peu après Noël, Mitchell a annoncé au boss du club de la Principauté son intention de ne pas prolonger : « Paul a le sentiment d'être arrivé à la fin de la mission qui lui avait été confiée. Avec la création de process d'organisation efficaces en interne, le changement de culture dans le travail, explique-t-on dans son entourage. Il a donné une identité claire au jeu en exportant un football intense et a réussi à réduire le nombre de joueurs dans l'effectif. Quand il arrive, il y a 77 joueurs sous contrat ! »
Des courtisans en Angleterre
Parmi ses proches, on souligne également l'émergence d'actifs importants (ventes de Tchouaméni, Badiashile, évolution de Fofana, Disasi) et l'arrivée de jeunes du centre en équipe première (Ben Seghir, Akliouche).
Mitchell dont les campagnes de recrutement furent globalement une réussite (avec les progressions de Disasi, Caio Henrique, Vanderson, Embolo, Camara, Volland, mais certains échecs comme Jean Lucas ou Boadu) aura initié la création du secteur performance. Le départ de Paul Mitchell ne trouvera pas une conclusion rapide. Le dirigeant, qui ne manque pas de courtisans en Angleterre, sera ainsi en charge du prochain mercato estival.
En quête d'un profil identique
D'ici là, preuve de la relation de confiance entre les deux hommes, Rybolovlev l'a chargé de trouver son successeur. Avec un profil similaire : jeune, créatif, bon connaisseur des marchés européens, capable de s'extirper des jeux de pouvoir, réguliers au sein de la Principauté. Avant même de trouver la perle rare, Mitchell pensait avoir identifié un élément capable de densifier sa cellule de recrutement.
Comme indiqué dans notre édition du 20 janvier, le responsable de la cellule de recrutement de l'AC Milan Geoffrey Moncada avait été ciblé pour remplacer Laurence Stewart, parti, en octobre, rejoindre Chelsea. Les discussions avaient été assez longues pour déboucher sur une proposition contractuelle. Moncada n'a pas donné suite. Alors que l'ASM, 4e (44 points), est lancé dans une belle dynamique, une nouvelle restructuration sportive va avoir lieu. Avant son départ, Mitchell sait qu'il en détient les clefs.