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  1. #1
    Manager à l'anglaise Avatar de Gallarno
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    Energies & développement durable

    Pourquoi ce topic ? L’objectif est multiple : informer, sensibiliser, et aussi échanger, sur un enjeu essentiel du futur : les énergies.


    Commençons par une petite partie historique, sur laquelle j’essaierai de ne pas m’étendre inutilement. Pour faire vite, disons que le XIXème siècle vit la prédominance du charbon, mais fut progressivement supplanté au XXème siècle, à l’entre-guerres, par le pétrole. Cette énergie, abondante, peu chère, offrant de très bons rendements et facilement transportable, paraissait réunir toutes les qualités imaginables.

    Mais en 1973 survint un changement majeur dans cette situation rêvée. Après la Guerre des Six Jours, remportée par Israël, les pays de l’OPEP (l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole, majoritairement arabes) décidèrent, en mesure de soutien à la Palestine, d’augmenter brusquement le cours du pétrole, le baril passant d’environ à 3 $ à plus de 10 $. C’en était fini de l’ère du pétrole bon marché. Cette mesure eut de très importantes répercussions (ou crises) chez les gros consommateurs de pétrole qu’étaient les pays industrialisés, mettant fin en France aux Trente Glorieuses.

    Et rebelote en 1979 avec le second choc pétrolier, et le baril passa cette fois-ci de 30 à plus de 90 $. Là encore, les économies occidentales mettront un certain temps avant de s’en relever.

    De nos jours, trois grandes sources d’énergie fournissent environ les neuf dixièmes de ce qui est consommé dans le monde : le pétrole (37 %), le charbon (26 %) et le gaz naturel (24 %), soit 87 % au total. En réalité, les énergies fossiles (car c’est le nom qu’on donne à ces trois-là) représentaient déjà 88 % de l’énergie consommée en 1973, cette proportion est donc quasiment stable dans le temps, et cela n’est pas près d’être bouleversé. Malheureusement.

    Pourquoi malheureusement ? Parce que si ces combustibles dégagent une quantité importante de chaleur lors de leur combustion, ils émettent également un certain nombre de polluants, qui ont des effets toxiques divers directs sur la santé. Mais s’il faut garder cela dans un coin de sa tête, il ne faut occulter la plus grande menace créée par l’utilisation de ces types d’énergie : le renforcement de l’effet de serre par l’émission de gaz... à effet de serre (GES), produits en grandes quantités par les énergies en question. En clair, ils créent et accentuent le réchauffement climatique.


    ************


    Ah, ce fameux réchauffement climatique. On en parle beaucoup, mais qu’est-ce qu’on sait au juste de lui, et qu’est-ce qu’il induit ? Bonnes questions.

    En premier lieu, ce qu’il est important de souligner, c’est la réalité du réchauffement global lui-même. Important, car cela ne fait pas si longtemps qu’il n’est plus permis de sérieusement douter du phénomène, mais les experts sont désormais unanimes à ce sujet. Ensuite, on sait aussi que ce réchauffement est lié aux GES, principalement le CO2 (dioxyde de carbone), mais aussi le méthane (CH4), les oxydes d’azote (NOx) et d‘autres (CFC, HFC, SF6, etc). Et là-dedans, il n’est pas non plus possible d’occulter l’influence de l’homme ; car s’il est vrai que le climat de la Terre a par le passé déjà été sujet à d’importantes variations (comme les grandes périodes glaciaires), celles-ci ne se réalisaient pas aussi rapidement que de nos jours, où un siècle suffit (ou suffira) à voir le climat se modifier en profondeur, tandis qu’auparavant, l’ordre de grandeur était plutôt le million d’années.

    Au niveau des conséquences, c’est un point bien délicat à aborder. Déjà, pour pouvoir estimer à quoi ressemblera le climat après-demain, il faudrait savoir ce que feront les hommes demain et après-demain. Le GIEC (Groupe International sur l’Evolution du Climat, lauréat du prix Nobel de la Paix 2007) a donc élaboré 4 scénarii pour 2100, nommés A1, A2, B1, B2. Les scénarii A correspondent à un monde qui s’orienterait avant tout vers l’économie et continuerait à solliciter les ressources naturelles de manière très forte, tandis que les B prendraient plus en considération l’environnement. Les chiffres 1 désignent les scénarii dans lesquels la mondialisation se serait accentuée ; au contraire, les chiffres 2 sont attribués aux scénarii de sociétés plus « protectionnistes », allant vers une régionalisation des échanges. Ensuite, le GIEC a évalué et synthétisé les 23 modèles reproduisant correctement les caractéristiques du climat en les associant aux hypothèses de leurs 4 scénarii pour obtenir un certain nombre d’estimations. Celle qui nous parle le plus, la plus importante aussi, est sans doute celle qui concerne l’augmentation de la température. En 2100, par rapport à l’an 2000, l’estimation moyenne serait de + 1,8 °C pour le scénario B1, + 2,4 pour le B2, + 3,4 pour A2 et + 4,0 pour A1, mais dans ce dernier cas, l’élévation pourrait atteindre jusqu’à + 6,4 °C.

    Comment interpréter ces chiffres ? Peut-être encore moins facile... cependant on peut garder à l’esprit que la communauté internationale voudrait aujourd’hui limiter le réchauffement global à + 2°C, ce qui semble un objectif ambitieux, mais qui entraînerait de (très) graves conséquences pour certaines parties du monde. De plus, ces chiffres sont des moyennes calculées sur l’ensemble de la surface du globe qui cachent d’importantes disparités : en effet, l’inertie thermique des océans est bien plus importante que celle des terres, or les océans couvrent 71 % de la surface totale, donc les terres émergées subiront un réchauffement supérieur aux chiffres présentés. Après, parmi les terres, nous, en tant qu’Européens, aurons la malchance de connaître une augmentation des températures plus importante que sur les autres continents (mais a-t-on le droit de ne pas envisager la question sous un angle global ?)...

    D’un point de vue économique, le récent rapport Stern fait autorité en la matière. Sa première conclusion a alarmé, car son auteur éponyme a estimé que si on ne faisait rien, le réchauffement climatique coûterait à l’économie mondiale environ 5500 milliards de dollars. Sa deuxième conclusion est passée plus inaperçue, et c’est bien dommage, car elle est peut-être plus importante : elle prophétise que au plus tôt on commencera à agir, au moins l’économie en pâtira et au moins le réchauffement sera important.


    ************


    A la lumière de ces éclaircissements climatiques, revenons maintenant sur la situation énergétique mondiale. La cherté croissante du pétrole, base énergétique mondiale indispensable, n’a pas empêché l’augmentation de sa consommation, tout comme les autres énergies fossiles : + 82 % depuis 1973. De plus, la demande d’énergie mondiale augmentera encore dans un futur proche, principalement du fait des pays en voie de développement (Chine et Inde en tête) : on prévoit une augmentation du parc automobile de 30 % d’ici à 2020, et l’électrification de la planète devrait avoir progressé de 25 % à cette même date. Mais en plus du problème primordial du réchauffement climatique, un autre se posera bientôt, celui de la disponibilité des ressources utilisées.

    Ainsi au rythme de consommation actuel, si on considère les ressources prouvées, il n’y aura du pétrole que pour une quarantaine d’années à compter d’aujourd’hui. De plus, il est inévitable que la consommation annuelle aille en augmentant, pour les raisons évoquées plus haut. Ce à quoi on peut naturellement répliquer que l’on trouvera bien d’autres gisements, mais vu que les découvertes se réduisent comme peau de chagrin depuis une quinzaine d’années, cela semble peu probable. Ce qui pourrait éventuellement prolonger l’espérance de vie du pétrole, ce serait que l’on arrive enfin à utiliser d’autres formes de carburants fossiles dont la technologie n’était jusqu’ici pas au point, les schistes bitumineux. Mais en comptant large, le pétrole aura rendu l’âme dans, au maximum, 80 ans. L’avenir du charbon est tout aussi limité, quoique à un horizon plus lointain : on lui prête une durée de vie d’environ 200 ans. Quant au gaz naturel, il n’en sera plus question d’ici une centaine d’années.

    Il est donc absolument impossible, à terme, de continuer à utiliser l’énergie de la manière dont nous le faisons actuellement. Le premier réflexe est donc de chercher d’autres sources d’énergie, peu ou pas émittrices de GES, et disponibles de manière illimitée. Elles existent, ce sont celles qu’on nomme généralement « énergies renouvelables » ; on pourrait y ajouter l’énergie nucléaire, mais d’une part, dans l’état actuel de la technologie, les ressources sont tout aussi limitées que celles des énergies fossiles (environ 80 ans d’uranium), et d’autre part, cette énergie est sujette à des polémiques du fait de sa dangerosité prouvée par plusieurs graves accidents, comme Tchernobyl, donc on ne pourra pas raisonnablement la classer dans cette catégorie.

    Le développement des énergies renouvelables est en plein boom, même si à l’heure actuelle, ces énergies ne représentent toujours qu’un pourcentage relativement négligeable à l’échelle mondiale. Selon les pays, l’état d’avancée diffère beaucoup, même à l’intérieur de l’Europe. Cependant on leur devine un potentiel très intéressant, au fur et à mesure que la technologie progresse rapidement et que les ventes augmentent de façon exponentielle. Les principales sont l’éolien, le solaire, la biomasse ou l’hydroélectrique. En 10 ans, le parc mondial d’éoliennes dans le monde a été multiplée par 10, celui de panneaux photovoltaïques (produisant de l’électricité grâce au rayonnement solaire), par 40. Et la recherche avance à grands pas, puisque le rendement de conversion de ces panneaux est passé de moins de 10 % à presque 20 % (on parle de 40 % en laboratoire). Tout comme les biocarburants dont la seconde génération pourrait changer beaucoup de choses ; en attendant, on notera que les exportations françaises de betterave et de sucre (donc ce qui n’est pas indispensable au pays) pourraient couvrir 71 % des besoins des voitures à essence. Quant au biodiesel, la surface cultivée dans le monde pourrait être multipliée par 10 sans que cela concurrence les cultures alimentaires. Le potentiel de ces énergies est donc indiscutable, et ne demande qu’à être développé.
    Cependant, il serait erroné d’affirmer qu’elles représentent la solution à tous nos problèmes. Parce que même si ces énergies peuvent potentiellement apporter bien plus qu’actuellement, elles ne pourront probablement pas non plus subvenir aux besoins croissants d’une population elle-même en augmentation. Ainsi, il va nous falloir économiser l’énergie autant que possible, et mieux vaut - à la fois économiquement parlant et pour le climat - commencer cette démarche dès que possible. En cela, c’est certainement à nous, Européens, habitants de pays « développés », de montrer la voie. En gardant le même niveau de vie, on estime à l’heure actuelle qu’il serait possible de réduire d'au moins deux tiers notre consommation d’énergie...


    Pour synthétiser et peut-être clarifier mon propos, je dirais que l’indispensable diminution de la consommation d’énergies fossiles , et par là même la réduction des émissions de GES, doit s’appuyer sur deux axes : d’une part, réduire la part d’énergies fossiles dans la consommation d’énergie globale, en faisant appel aux énergies renouvelables ; et d’autre part, réduire simplement l’énergie totale utilisée.

    Mais je voudrais laisser le mot de la fin au chef Indien Seattle qui répondait en 1854 au gouvernement américain qui lui proposait d’acheter sa terre. Je lui ai trouvé des accents poétiques et prophétiques...


    « Comment peut-on vendre ou acheter le ciel, la chaleur de la terre ? Cela nous semble étrange. Si la fraîcheur de l'air et le murmure de l'eau ne nous appartient pas, comment peut-on les vendre ?

    Pour mon peuple, il n'y a pas un coin de cette terre qui ne soit sacré. Une aiguille de pin qui scintille, un rivage sablonneux, une brume légère, tout est saint aux yeux et dans la mémoire de ceux de mon peuple. La sève qui monte dans l'arbre porte en elle la mémoire des Peaux-Rouges. Les morts des Blancs oublient leur pays natal quand ils s'en vont dans les étoiles. Nos morts n'oublient jamais cette terre si belle, puisque c'est la mère du Peau-Rouge.

    Nous faisons partie de la terre et elle fait partie de nous. Les fleurs qui sentent si bon sont nos sœurs, les cerfs, les chevaux, les grands aigles sont nos frères ; les crêtes rocailleuses, l'humidité des Prairies, la chaleur du corps des poneys et l'homme appartiennent à la même famille.

    Ainsi, quand le grand chef blanc de Washington me fait dire qu'il veut acheter notre terre, il nous demande beaucoup...

    Les rivières sont nos sœurs, elles étanchent notre soif ; ces rivières portent nos canoës et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler tout cela et apprendre à vos enfants que les rivières sont nos sœurs et les vôtres et que, par conséquent, vous devez les traiter avec le même amour que celui donné à vos frères. Nous savons bien que l'homme blanc ne comprend pas notre façon de voir.

    Un coin de terre, pour lui, en vaut un autre puisqu'il est un étranger qui arrive dans la nuit et tire de la terre ce dont il a besoin. La terre n'est pas sa sœur, mais son ennemie ; après tout cela, il s'en va. Il laisse la tombe de son père derrière lui et cela lui est égal !

    En quelque sorte, il prive ses enfants de la terre et cela lui est égal. La tombe de son père et les droits de ses enfants sont oubliés. Il traite sa mère, la terre, et son père, le ciel, comme des choses qu'on peut acheter, piller et vendre comme des moutons ou des perles colorées. Son appétit va dévorer la terre et ne laisser qu'un désert...

    L'air est précieux pour le Peau-Rouge car toutes les choses respirent de la même manière. La bête, l'arbre, l'homme, tous respirent de la même manière. L'homme blanc ne semble pas faire attention à l'air qui respire. Comme un mourant, il ne reconnaît plus les odeurs. Mais, si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler que l'air nous est infiniment précieux et que l'Esprit de l'air est le même dans toutes les choses qui vivent. Le vent qui a donné à notre ancêtre son premier souffle reçoit aussi son dernier regard. Et si nous vendons notre terre, vous devez la garder intacte et sacrée comme un lieu où même l'homme peut aller percevoir le goût du vent et la douceur d'une prairie en fleur...

    Je suis un sauvage et je ne comprends pas une autre façon de vivre. J'ai vu des milliers de bisons qui pourrissaient dans la prairie, laissés là par l'homme blanc qui les avait tués d'un train qui passait. Je suis un sauvage et je ne comprends pas comment ce cheval de fer qui fume peut-être plus important que le bison que nous ne tuons que pour les besoins de notre vie.

    Qu'est-ce que l'homme sans les bêtes ? Si toutes les bêtes avaient disparu, l'homme mourrait complètement solitaire, car ce qui arrive aux bêtes bientôt arrive à l'homme.

    Toutes les choses sont reliées entre elles. Vous devez apprendre à vos enfants que la terre sous leurs pieds n'est autre que la cendre de nos ancêtres. Ainsi, ils respecteront la terre. Dites-leur aussi que la terre est riche de la vie de nos proches. Apprenez à vos enfants ce que nous avons appris aux nôtres : que la terre est notre mère et que tout ce qui arrive à la terre arrive aux enfants de la terre. Si les hommes crachent sur la terre, c'est sur eux-mêmes qu'ils crachent.

    Ceci nous le savons : la terre n'appartient pas à l'homme, c'est l'homme qui appartient à la terre. Ceci nous le savons : toutes les choses sont reliées entre elles comme le sang est le lien entre les membres d'une même famille. Toutes les choses sont reliées entre elles...

    Mais, pendant que nous périssons, vous allez briller, illuminés par la force de Dieu qui vous a conduits sur cette terre et qui, dans un but spécial, vous a permis de dominer le Peau-Rouge. Cette destinée est mystérieuse pour nous. Nous ne comprenons pas pourquoi les bisons sont tous massacrés, pourquoi les chevaux sauvages sont domestiqués, ni pourquoi les lieux les plus secrets des forêts sont lourds de l'odeur des hommes, ni pourquoi encore la vue des belles collines est gardée par les fils qui parlent. Que sont devenus les fourrés profonds ? Ils ont disparu. Qu'est devenu le grand aigle ? Il a disparu aussi.

    C'est la fin de la vie et le commencement de la survivance. »

  2. #2
    Choca
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    Putain, Galla, bravo !

    Très beau post, très intéressant, et ça ouvre la porte à tout un tas de débats qui seront certainement tout aussi intéressants (exemples : les idées de Nature, Culture, Technique en philosophie, l'histoire des 200 dernières années, etc..)

    Encore bravo !

    /edit : et puis bien joué pour la traduction de sustainable development, en passant !
    Dernière modification par Choca ; 05/04/2008 à 20h54.

  3. #3
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    Oups, c'est un chouia long

    A ceux qui prendront le temps de tout lire :

  4. #4
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    Dernière modification par Dayi' ; 09/09/2014 à 16h16.

  5. #5
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    J'espère que SM va rassurer Gallarno sur l'avenir du nucléaire (notamment nos ressources en combustibles).

    En lisant ton post, Gallarno, on sent que tu mets clairement de côté le nucléaire alors qu'il apparait évident qu'il représente le meilleur qualité/prix à court et moyen terme au moins...voir plus en fonction des projets en cours.
    Chose non négligeable, il n'émet pas de gaz à effet de serre. Il a comme tous ses "concurrents" des inconvénients (déchets radioactifs, risque d'attentat, risque d'accident), mais il demeure la valeur sure actuelle tant la sécurité autour du nucléaire est importante car le passé a rendu tout ce qui l'entoure ultra sensible.

    Je reste bien évidemment pour un développement approfondi (et des recherches nécessaires en amont) des énergies renouvelables et propres. Si on peut se passer du nucléaire, il faut le faire (Ségolène Royal tenait justement aller dans ce sens en cas de présidence). Mais à moyen terme, c'est illusoire comme tu le dis en conclusion.
    SM, c'est à toi ...

  6. #6
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    Citation Envoyé par dédé Voir le message
    J'espère que SM va rassurer Gallarno sur l'avenir du nucléaire (notamment nos ressources en combustibles).

    En lisant ton post, Gallarno, on sent que tu mets clairement de côté le nucléaire alors qu'il apparait évident qu'il représente le meilleur qualité/prix à court et moyen terme au moins...voir plus en fonction des projets en cours.
    Chose non négligeable, il n'émet pas de gaz à effet de serre. Il a comme tous ses "concurrents" des inconvénients (déchets radioactifs, risque d'attentat, risque d'accident), mais il demeure la valeur sure actuelle tant la sécurité autour du nucléaire est importante car le passé a rendu tout ce qui l'entoure ultra sensible.

    Je reste bien évidemment pour un développement approfondi (et des recherches nécessaires en amont) des énergies renouvelables et propres. Si on peut se passer du nucléaire, il faut le faire (Ségolène Royal tenait justement aller dans ce sens en cas de présidence). Mais à moyen terme, c'est illusoire comme tu le dis en conclusion.
    SM, c'est à toi ...
    Haaaan comme tu as grillé le fonds de commerce de Baine , il aura plus rien à dire après


    En effet dédé, j'ai mis de côté le nucléaire, car ma réflexion portait sur le long terme. Et nous sommes d'accord : à court terme, le nucléaire est le moyen de production d'énergie non émetteur de GES (ou quasi) ayant la meilleure rentabilité, bien meilleure que les différentes énergies renouvelables.
    Par contre, les ressources en uranium sont estimées à environ 80 ans, ce n'est pas ce que j'appelle du long terme quand on considère l'avenir de la planète. Et au-delà ? Au-delà, c'est l'inconnu. Peut-être que la fusion thermonucléaire (ce pour quoi ITER a été construit) pourrait marcher, peut-être que non, on n'en sait rien. Et dans le meilleur des cas, ce ne sera pas avant le XXIIème siècle, d'après les spécialistes. Dans ces conditions, il me paraît difficile de tabler sur cette énergie pour construire le futur... même si dans un avenir proche, on pourrait s'appuyer dessus.

    De plus, je trouve que tu passes un peu vite sur les problèmes de sécurité posés par cette technologie, qui me semblent être un inconvénient majeur, plus que la cherté (de moins en moins réelle) des énergies renouvelables. Dans la communication officielle, on nous dit que la technologie est maîtrisée, qu'un accident est désormais impossible. Pourtant, il y a des incidents plus ou moins graves chaque année, en France. Et au Japon, il y a eu des morts en 2004, qui s'en souvient ? La sécurité me paraît donc elle aussi comporter un peu trop d'inconnues...


    Ceci étant, le nucléaire n'est qu'un aspect de la question, qui dans le meilleur des cas, ne saura résoudre tous les problèmes évoqué. Ne nous focalisons donc pas outre-mesure dessus.


    PS @ Choca : merci !
    Ne te gêne pas pour lancer les débats qui t'intéressent - même si selon le thème, je ne pourrai pas forcément t'assurer de ma participation.

  7. #7
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    Citation Envoyé par Gallarno Voir le message
    En effet dédé, j'ai mis de côté le nucléaire, car ma réflexion portait sur le long terme. Et nous sommes d'accord : à court terme, le nucléaire est le moyen de production d'énergie non émetteur de GES (ou quasi) ayant la meilleure rentabilité, bien meilleure que les différentes énergies renouvelables.
    Par contre, les ressources en uranium sont estimées à environ 80 ans, ce n'est pas ce que j'appelle du long terme quand on considère l'avenir de la planète. Et au-delà ? Au-delà, c'est l'inconnu. Peut-être que la fusion thermonucléaire (ce pour quoi ITER a été construit) pourrait marcher, peut-être que non, on n'en sait rien. Et dans le meilleur des cas, ce ne sera pas avant le XXIIème siècle, d'après les spécialistes. Dans ces conditions, il me paraît difficile de tabler sur cette énergie pour construire le futur... même si dans un avenir proche, on pourrait s'appuyer dessus.
    Je ne pensait pas à ITER, même si dans ce cas, on peut espérer qu'en plus d'être la meilleure ressource actuelle, le nucléaire le sera définitivement à long terme.
    Non, je pensais plus évidemment aux réacteurs de 4ième génération (déjà en fonctionnement en Russie il me semble et depuis le début des années 80). Par la surgénération, le système produit plus de matière fissile qu'il n'en consomme. Concernant les déchets, dans ce type de réacteurs, et si on utilise le cycle fermé uranium-thorium, on les réduit de façon assez conséquente comparés à ceux d'un réacteur à eau sous pression (actuellement utilisé en France).

    Dans ce cadre l'autonomie en combustible se compte en milliers d'années (mais là je demande confirmation à SM).


    De plus, je trouve que tu passes un peu vite sur les problèmes de sécurité posés par cette technologie, qui me semblent être un inconvénient majeur, plus que la cherté (de moins en moins réelle) des énergies renouvelables. Dans la communication officielle, on nous dit que la technologie est maîtrisée, qu'un accident est désormais impossible. Pourtant, il y a des incidents plus ou moins graves chaque année, en France. Et au Japon, il y a eu des morts en 2004, qui s'en souvient ? La sécurité me paraît donc elle aussi comporter un peu trop d'inconnues...
    Je suis d'accord avec toi...sauf que ce ne sont pas les accidents que tu cites qui me dérangent. Dans ce que tu cites les conséquences sont ultra limitées (quelques morts au Japon ?)...et sont très loin des dégâts auxquels on pourrait s'attendre.
    Non, ce qui me dérange, c'est que si on fait le choix de la généralisation du nucléaire à la planète, auront nous la certitude que tous les pays soient aussi regardant que nous sur la sureté de leur installation nucléaire ? Sur le confinement de leurs déchets nucléaires ?
    C'est uniquement pour cette raison qu'il est bon de se pencher dès à présent sur les énergies renouvelables et leur capacité à survenir aux besoins mondiales. Pas pour une autre raison selon moi...

  8. #8
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    Par pitié, tout comme globeulaïzèicheune donne "mondialisation" en français dans le texte, sustainable development se dira "développement durable" !

    Pour le fond, je pense que chacun (à l'échelle tant familiale, municiale, régionale que nationale et continentale) devrait, en plus de faire des efforts sur sa propre consommation, chercher à diversifier au maximum son approvisionnement de la manière la plus judicieuse et économique, en fonction de sa géographie.
    Profiter de cette nouvelle donne pour ne pas retomber dans un mono-énergétisme comme celui du pétrole qui nous rend esclave du prix du barril serait un bien bonne chose. Le gaz ne serait pas une évolution environnementale majeure mais il est là et on sait l'exploiter, reste que dealer avec la Russie ou l'Iran n'est pas idéal...

    Sinon, la pile à combustible n'est pas prête, l'hydrogène fait peur, la fusion nucléaire n'est pas encore maîtrisée... alors qu'énergies marée-motrice, biomasse, solaire, éolienne, hydroélectrique, géothermique sont jugées trop peu productives et donc pas vraiment satisfaisantes. Il faut les promouvoir toutes ensemble.

    La France avec la diversité géographique qui est la sienne pourrait donc mieux exploiter ses côtes (marée motrice et éolienne), ses cours d'eau (hydroélectriques), son agriculture (biomasse, diester), tout en généralisant les panneaux solaires partout où cela est possible.
    There are no problems, only solutions.

  9. #9
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    J'avoue que j'ai pas compris du tout non plus cette traduction foireuse, je me suis même dit que c'était une blague

  10. #10
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    Pour le fond, je pense que chacun (à l'échelle tant familiale, municiale, régionale que nationale et continentale) devrait, en plus de faire des efforts sur sa propre consommation, chercher à diversifier au maximum son approvisionnement de la manière la plus judicieuse et économique, en fonction de sa géographie.
    Bravo MrGeorge, même si elle est courte et mérite d'être plus détaillé ne serait-ce que pour convaincre, c'est une analyse très éclairée. La clé viens dans un mix énergétique équilibré et adapté à la situation du pays, en fonction de sa géographie et de son niveau de développement.
    Ceci implique donc la nécessité de ne pas forcément rejeter les énergies fossiles, ni le nucléaire tout autant que ne pas forcément faire des énergies renouvelables une solution d'avenir comme le politiquement correct nous l'impose dans notre société aujourd'hui.

    En temps qu'ex-(apprentis)spécialiste de la question, j'ai croisé peu de gens capable d'avoir une vision globale, simple et juste du problème, spécifiquement chez le tout un chacun.

    Le problème des énergies est un problèmes très pointu systématiquement altéré : par la méconnaissance, la politique, l'idéologie.
    C'est tellement difficile d'obtenir de bon éléments au milieu d'activistes écologique, d'anti-nucléaires, de nucléocrates mais aussi de météorologues, d'économistes, de philosophes, de physiciens ou de toute les idéologies de tout bords qui altèrent la compétence voir l'honnêteté des gens.

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