La saison 2004-2005 achevée, Didier Deschamps fait le bilan. Du recrutement à l’organisation de la reprise, les préparatifs sont de rigueur en Principauté. Entretien avec le coach asémiste très déterminé à entrer en compétition dans les meilleures conditions possibles…
Didier, avez-vous pris quelques jours de vacances ?
« Disons que ce sont des semi-vacances car à l’exception de l’absence du stress quotidien dû aux entraînements et aux matchs, cette période est dévolue à la préparation de la saison prochaine. Il s’agit de planifier les différents domaines, réorganiser notamment le staff médical… de manière à ce que fin juin, nous soyons prêts avec une équipe la plus compétitive possible ».
Quel bilan et quels enseignements tirez-vous de la saison écoulée ?
« Ce fut une saison difficile surtout après la précédente ! C’était une année de transition avec le départ de joueurs importants . Ça n’a pas était évident pour ceux qui sont restés. Ils ont du digérer le lourd parcours en Champions League de l’an passé. A cela était aussi liée l’arrivée de nouvelles recrues engagées dans des compétitions estivales. Ça n’a pas facilité l’épanouissement de l’équipe. Mais l’essentiel est d’être en Ligue des Champions même s’il y a un risque compte tenu du tour préliminaire. Cette troisième place est primordiale bien que cela aurait pu être mieux. Sur les deux Coupes, nous avions la possibilité d’aller au Stade de France. Il est regrettable de ne pas avoir su saisir ces deux opportunités, pour les joueurs, pour le club et pour les supporters car l’occasion était belle de leur offrir une finale à Paris».
D’où la volonté de se préparer très tôt cette saison….
« Ce n’est pas tôt car il y a déjà six joueurs en fin de contrat. Avec le Président, le Vice-Président et Armand Forcherio, nous avons pu prendre les devants sur certains dossiers. Des joueurs ont déjà signé, d’autres vont suivre, je l’espère rapidement... A l’exception de Manu Adebayor (qui joue encore avec le Togo le 18 juin) Flavio Roma (qui finit une tournée avec l’Italie le 13 et 14 juin) et Lucas Bernardi (jusqu’au 29 juin) l’objectif est d’avoir un maximum de joueurs pour débuter le premier stage ».
Après les signatures de Sorlin, Warmuz, Maoulida et Gérard, quelle sera la politique de recrutement ?
« Si à qualité égale avec un joueur étranger, je peux avoir un français, je prendrais toujours le joueur français en raison de ses facilités d’adaptation. Après le critère qualitatif de sélection, je suis obligé de tenir compte de l’enveloppe économique. Si on peut avoir de très bons joueurs gratuitement, cela ne peut que satisfaire le Président. Il est vrai que par rapport aux dernières recrues, nous n’avons pas eu à régler d’indemnités. Mais on ne peut avoir que des joueurs en fin de contrat, même si dans les championnats européens il y a de très bons joueurs libres ou que les clubs laissent libres en raison de difficultés financières. Ce n’est pas pour autant que le Président est prêt à investir des millions et des millions… Mais il est prêt à faire l’effort sur un ou deux joueurs afin que l’équipe soit plus compétitive ».
Est-ce que chaque départ sera compensé par une arrivée ?
« Numériquement, ce serait bien car en plus des joueurs en fin de contrat, d’autres (à leur demande) sont susceptibles de partir afin d’avoir un temps de jeu supplémentaire. En tout cas, s’il y a des départs, la plupart seront compensés par une arrivée de manière à avoir un groupe complet".
Qu’en est-il d’Emmanuel Adebayor et de Patrice Evra ?
« Beaucoup de choses sont écrites même si Manu et Patrice sont dans deux situations différentes. Manu a encore trois de contrat. A moins d’une offre faramineuse, il reprendra avec nous à 99% … A l’heure actuelle, il est très difficile de lui trouver un équivalent. Je compte sur lui, il le sait pour lui avoir dit avant qu’il parte en sélection. Concernant Patrice Evra, il y a beaucoup de « blabla ». Il est perturbé par des sollicitations. En réalité, aucune offre concrète n’est parvenue sur le bureau du Président. Au-delà de ça, ce qui m’importe c'est de savoir ce que le joueur veut faire. On ne reste pas à l’AS Monaco par défaut ! Ou il veut rester en faisant la meilleure saison possible, ou il veut partir mais si aucune offre suffisante ne parvient, il risque de se retrouver en difficulté sportive, car forcément je vais prendre quelqu’un. Ce qui m’intéresse ce sont les intentions ».
Justement, Patrice vous a - t’il affirmé ses intentions ?
« Oui! Il a envie de rester et de progresser. Mais les sirènes financières étrangères le perturbent beaucoup. Je lui ai donné quelques jours pour qu’il fasse le point de manière à ce que je sois définitivement fixé sur le plan sportif. Ceci dit, il a prolongé son contrat de trois ans, il n’y a pas si longtemps d’ailleurs, sans qu’on lui mette le couteau sous la gorge et en acceptant certaines conditions. Il faut aussi assumer ses choix. On verra, mais ce n’est pas non plus un sujet d’inquiétude. Je le connais bien ».
Qu’attendez-vous des nouvelles recrues ?
Comme toujours apporter un plus. Après cette année de transition, j’ai constaté qu’il n’y avait plus de marge de progression. A partir de là, avec les dirigeants, nous allons faire en sorte de reconstruire l’équipe avec des joueurs dont le profil footballistique m’intéresse mais surtout au niveau de la mentalité et de l’état d’esprit. Sorlin, Warmuz, Maoulida et Gérard rentrent dans ces critères de sélection.
Quel secteur est encore susceptible de s’enrichir ou de se renouveler ?
Après les dernières signatures, à l’heure actuelle, trois joueurs (minimum deux) capables de faire la différence rejoindront l’équipe. Et puis, si d’autres joueurs venaient à partir, les départs seraient certainement compensés.
Peut-on s’attendre à la venue d’un attaquant de classe internationale ?
Oui. C’est presque fait...
Un mot sur les signatures des jeunes issus du centre de formation…
Les exigences de l’AS Monaco sont très élevées. Si on veut espérer jouer les premiers rôles en Champions League, ce n’est facile de les lancer même si ça ne me gêne pas. Il faut y aller en douceur de manière à ce que les joueurs de qualité confirment. Indépendamment des professionnels, pour le départ en stage en juin, il y aura 3/4 jeunes supplémentaires comme Maurice-Belay ou Serge Gakpé. C’est bien qu’ils soient au contact des professionnels afin que petit à petit, ils puissent franchir des étapes.
Louise Berkani
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Envoyé par shaolin78
